Nos enfants sont exposés à une violence sans précédent, qui peut déboucher sur des crimes de sang dans le voisinage des écoles, écrit le quotidien Al Akhbar dans l’éditorial de son numéro du week-end des 23 et 24 novembre.
Voilà un défi auquel le nouveau ministre de l’Éducation nationale doit fait face, alors que l’école est censée être le lieu des apprentissages et de la socialisation. Un espace où l’on apprend également les principes de la tolérance et du vivre ensemble.
L’éditorialiste fait référence aux conclusions d’un rapport publié récemment par le Conseil économique, social et environnemental sur l’utilisation excessive des réseaux sociaux par les enfants pour souligner la gravité de la situation. «Nous sommes confrontés à des données choquantes sur les manifestations de l’utilisation excessive des réseaux sociaux par les enfants», écrit l’éditorialiste.
On y diffuse un peu de tout, dans une anarchie totale, souligne-t-il, «des vidéos courtes peines d’obscénités, de l’incitation à la violence, des images qui banalisent le crime sous toutes ses formes et encouragent à le commettre». Une situation, faut-il le souligner, qui n’interpelle pas seulement le ministère de l’Education nationale mais tous les pouvoirs publics.
Cependant, tout doit commencer par l’éducation. En ce sens, explique l’éditorialiste, «nous n’exagérons pas en affirmant que nous avons besoin, le plus rapidement possible, d’une éducation numérique pour former les enfants et les élèves à l’utilisation sûre d’Internet». Tout comme il est nécessaire, poursuit-il, «d’instaurer une forme de contrôle des mineurs afin de les protéger contre toute forme d’exploitation».
Plus encore, l’éditorialiste suggère même de «réfléchir à la mise en place d’une police numérique chargée du suivi de tout ce qui est publié sur les réseaux sociaux», avec en parallèle l’adoption d’une «législation qui accompagne les transformations sociétales et encadre le travail de toutes les institutions afin de mettre fin à cette anarchie numérique et cette incitation à la violence qui s’est propagée de manière effrayante dans la société».
Face au «taux élevé d’analphabétisme chez les parents» et au développement de la communication numérique, «il ne sert à rien de se cacher derrière des tabous ou des décisions d’interdiction», relève l’éditorialiste.
Ce qu’il faut par contre, c’est que le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et du sport «développe des programmes spéciaux pour faire face aux phénomènes nouveaux, infâmes et dangereux qui se sont propagés parmi les élèves, tout en organisant des activités parallèles attractives et innovantes». Des activités, souligne l’éditorialiste, qui soient encadrées par des spécialistes dans les domaines ayant trait à l’éducation et à la formation.
Ce qui est sûr, c’est que «nous ne manquons pas de compétences, ni d’institutions pour faire face aux transformations sociétales en temps opportun tout en faisant montre d’esprit d’anticipation et de proactivité», conclut l’éditorialiste d’Al Akhbar. Mais il vaut mieux prévenir que guérir. «Et nous sommes face à une problématique réelle et complexe. Nous devons y remédier immédiatement et sans hésiter».