Éducation: devant le «mutisme» du ministère, les syndicats tiennent une réunion et se concertent sur une action commune

Le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, en réunion au siège du ministère, le 14 décembre 2021, avec les représentants des syndicats.

Le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, en réunion au siège du ministère, le 14 décembre 2021, avec les représentants des syndicats. . MAP

Les centrales syndicales les plus représentatives du secteur de l’éducation nationale tiendront, ce mardi 18 octobre 2022, une réunion pour discuter des actions communes à mener face au «retard du ministère à répondre à leur dossier revendicatif commun» et à «élaborer le statut de son personnel».

Le 18/10/2022 à 14h55

Une réunion aura lieu dans l’après-midi de ce mardi 18 octobre 2022 entre les secrétaires généraux des centrales syndicales les plus représentatives du secteur de l’Education nationale. Leur objectif? S’accorder sur une action commune à mener devant le «mutisme» du ministère de tutelle, ainsi que sur les dossiers toujours en suspens, apprend-on de Youness Firachine, membre du bureau national du Syndicat national de l’enseignement (SNE/CDT).

Depuis leur dernière réunion, jeudi 29 septembre 2022, avec Chakib Benmoussa, ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des Sports et les membres de la commission technique chargée de l’élaboration d’un nouveau statut du personnel du ministère, les centrales syndicales n’ont pas eu de feed-back sur leur dossier revendicatif «commun».

Et ce «mutisme» du ministère semble déranger les syndicalistes déterminés à respecter le calendrier fixé par la tutelle, pour parvenir à un accord final sur les termes du nouveau statut. «L’absence de communication avec le ministère est juste inacceptable. Nous devons avoir plus de visibilité sur le coût financier du statut du personnel du ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des Sports, ainsi qu’un retour sur notre dossier revendicatif commun», regrette le représentant de la CDT.

S’agissant des revendications en suspens, les syndicalistes priorisent trois points: la création d’un grade «hors échelle» pour les catégories de personnel à avancement limité. «Cette mesure concerne 155.000 enseignants du primaire, 68.000 enseignants du secondaire et 5.000 attachés pédagogiques et administratifs», détaille Younes Firachine.

Le deuxième point concerne la promotion des instituteurs de l’enseignement primaire, dits «victimes des statuts particuliers de 1985 et 2003», recrutés à l’échelle 7 et 8. Le dernier point concerne la revalorisation des salaires des différentes catégories de personnel du ministère. «La dernière revalorisation des salaires date de 2011, alors que, depuis, les prix n’ont pas cessé d’augmenter», a fait remarquer Abderrazzak Drissi, ancien secrétaire général national de la Fédération nationale de l'enseignement (FNE).

«L’offre ministérielle ne répond à aucune de ces revendications, pourtant soumises sur la table des négociations», précise Youness Firachine. Le syndicaliste explique qu’«aucun accord ne sera conclu avec le gouvernement s’il ne répond pas à ces trois points».

Les centrales syndicales appellent aussi le ministère de tutelle à accélérer la cadence des consultations sur l’élaboration du statut fondamental du personnel du ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des Sports.

«Nous nous sommes mis d’accord, avec le ministre, sur fin 2022 comme date butoir pour finaliser les textes. En revanche, les discussions n’ont porté que sur les grandes lignes de ce statut ainsi que sur ses orientations générales», explique le représentant de la CDT. «A ce rythme, et devant ce silence du ministère, on ne croit pas pouvoir finir ce chantier avant la fin de l’année», a-t-il poursuivi.

Finaliser ce statut tant attendu avant fin 2022 est «possible», réplique Abderrazzak Drissi. Toutefois, cela nécessite «une volonté politique, administrative et syndicale», ainsi que «la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes pour faire de ce chantier une réussite», a poursuivi le syndicaliste.

Il a noté, par ailleurs, «l’absence d’un projet de statut» élaboré par les membres de la commission ministérielle qui aurait constitué une feuille de route pour l’élaboration d’un statut final. «On ne sait pas si la commission dispose déjà d’un projet de statut qu’elle ne désire pas partager avec les partenaires sociaux du ministère», a précisé, de son côté, Youness Firachine.

Le 18/10/2022 à 14h55