«On a vécu un flux migratoire clandestin massif, qui a été organisé et provoqué à partir des frontières algériennes ce qui a entraîné une situation grave et dangereuse. Et c’est ici que réside la lourde responsabilité du régime algérien», a affirmé Mohamed Bouden, expert en géopolitique, dans un entretien avec Le360.
Outre les 23 morts, la tragédie de Nador a aussi fait 210 blessés, dont 140 parmi les forces de l’ordre et 70 chez les clandestins subsahariens. Mohamed Bouden a rappelé que les nombreux assaillants, environ 2.000 personnes selon des sources concordantes, ont provoqué des bousculades dans un espace étroit donnant sur la clôture séparant Nador de Melilia.
«Les assaillants étaient fortement armés portant des gourdins, des armes blanches, ainsi que d’autres objets tels que des pierres et divers projectiles». «Pour se protéger, les forces de l’ordre étaient légitimement dans leur droit de se défendre devant une telle violence», a-t-il dit.
Il a par ailleurs accusé le régime d’Alger d’avoir installé, dans des zones limitrophes au Maroc, des campements de migrants venus de pays africains du Sud-Est. Mohamed Bouden a cité nommément les régions algériennes qui abritent ces campements et qui sont «Bab El Aassa, Souk Toulata, Souani, Maghnia, Tlemcen, Naama et la plage Houneine».
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Dans ces régions, a-t-il affirmé, vit une communauté d’émigrés clandestins équivalente à la population de l’île Saint-Marin, soit environ 30.000 personnes. Cela veut dire, selon lui, que «nous sommes devant une population sans perspective qui se trouve dans un pays dépourvu de toute stratégie liée à la migration». Alger «est responsable de ce qui est arrivé, car la problématique de la migration irrégulière est une responsabilité partagée de tous», a-t-il lancé avant d’interpeller la communauté internationale.
Le Maroc est cité en exemple pour le respect des valeurs en matière d’immigration, contrairement à l’Algérie. Depuis son adoption en 2013, la stratégie nationale marocaine sur la migration est reconnue par la communauté internationale comme étant crédible. Le Maroc abrite l’observatoire de la migration et le roi Mohammed VI a été désigné leader de la migration par l’Union africaine.
En outre, le Royaume a organisé le Forum international de l’ONU sur la migration à Marrakech en 2018. Ses efforts sont énormes en matière notamment de lutte contre ce fléau, en témoigne le déploiement de 20.000 de ses membres de sécurité sur son littoral atlantique, qui constitue la plus longue côte d’un pays africain sur cette façade.
Il déploie également des efforts sur les plans logistique, technique, et humain en plus des relations migratoires qui le lient avec ses partenaires africains et européens dont l’Espagne. D’après le politologue, le Maroc est une nation ouverte qui n’observe pas de rancune à l’égard des étrangers. «Les migrants sont chez lui bien intégrés. Ils bénéficient de plusieurs droits notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’emploi et la société marocaine adore la culture et les arts africains», a-t-il conclu.