Les partis de l’opposition au Parlement ont vivement critiqué, ce lundi, la stratégie du gouvernement en matière de mise en œuvre du dispositif de la Charte de l’investissement destiné aux PME. Un texte jugé «arrivé trop tard» et présenté, selon eux, «en fin de mandat de l’Exécutif», alors que le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’apprête à achever son action en septembre prochain.
Lors de la séance mensuelle de la Chambre des représentants consacrée au code des investissements, les députés du Mouvement populaire (MP), de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et du Parti de la justice et du développement (PJD) ont sévèrement mis en cause l’intervention du chef du gouvernement, ciblant en particulier l’application du dispositif au profit des PME.
Au nom du PPS, le député Ahmed Abadi a reproché à Aziz Akhannouch de multiplier des tournées qu’il a qualifiées de «propagandistes», axant son discours sur un code présenté comme incitatif, mais dont la mise en œuvre aurait, selon lui, pénalisé les PME. «Le dispositif limite à 30% le nombre d’entreprises bénéficiaires et impose la nature des projets selon les régions», a-t-il dénoncé, estimant que le choix de ce thème, dans le contexte actuel, relevait d’une «campagne électorale précoce».
Même son de cloche du côté de l’USFP. Son député Hassan Lachgar a déploré la lenteur excessive ayant entouré ce projet, qu’il a opposée à la célérité observée pour le code des investissements destiné aux grandes entreprises. «À ce jour, seuls 64 dossiers ont été approuvés par la commission des investissements», a-t-il regretté.
Le député du PJD, Abdellah Bouanou, a pour sa part rejeté en bloc les arguments avancés par le chef du gouvernement, notamment l’idée selon laquelle le code des investissements aurait permis d’«accélérer le rythme» de la croissance économique. Une affirmation qu’il a jugée déconnectée de la réalité vécue par les PME.
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À l’inverse, le député du Rassemblement national des indépendants (RNI) à Dakhla, Mohamed El Amine, a défendu l’action de l’Exécutif, estimant que le développement des provinces du Sud s’inscrit dans une dynamique impulsée par les orientations du roi Mohammed VI, citant notamment le projet du port Atlantique.
En réponse aux critiques, Aziz Akhannouch a rappelé que l’État a procédé au versement de 78 milliards de dirhams aux entreprises au titre des arriérés de TVA, soulignant l’effort budgétaire consenti par les pouvoirs publics pour soutenir le tissu économique national.
Mais à mesure que l’échéance électorale se rapproche, le code des investissements pour les PME apparaît moins comme un levier consensuel de relance que comme un nouveau terrain d’affrontement politique, où se joue déjà le procès du bilan gouvernemental.












