Depuis quelques jours, une liste contenant des noms d’éventuels nouveaux ministres prévus dans le cadre d’un possible remaniement gouvernemental circule massivement sur les réseaux sociaux et les applications de discussion instantanée.
Le quotidien Al Akhbar, qui relaie l’information dans l’éditorial de son édition du 23 janvier, explique qu’il s’agit, compte tenu de la logique politique et constitutionnelle, d’une fake news, du moins de ballons d’essais oscillant entre le marketing de certains individus et des règlement de comptes politiciens.
Car, comme le souligne l’éditorial d’Al Akhbar, le roi Mohammed VI est le seul habilité à procéder à un remaniement ministériel et donc à nommer un nouveau gouvernement. Ainsi, «la plus haute autorité constitutionnelle du pays n’acceptera pas que ses prérogatives stratégiques soient exercées au niveau des réseaux sociaux», lit-on.
«Et quand bien même une partie d’une décision constitutionnelle fuite, avant de passer par le circuit convenu par la loi fondamentale, elle est amenée à être révisée quelle que soit sa portée», souligne le journal.
Quelle que soit la raison à l’origine de cette fake news, l’éditorial d’Al Akhbar relève que le remaniement est un exercice démocratique dans tous les gouvernements. Dans le cas du gouvernement actuel conduit par Aziz Akhannouch, ce remaniement est devenu une nécessité, observe la même source.
Pour le journal, il est désormais difficile pour les Marocains d’accepter le maintien du gouvernement actuel, avec des ministres incapables de suivre le rythme général. Pire encore, certains ont contribué à plonger le pays dans le plus sombre des tunnels depuis des décennies.
Selon l’éditorialiste d’Al Akhbar, certains ministres ont perdu toute légitimité à se maintenir à la tête de ministères importants, d’autant qu’ils ne disposent plus du minimum de confiance nécessaire au sein de leurs départements, en raison de leurs multiples erreurs.
La même source estime qu’il serait impossible pour ces ministres de poursuivre l’aventure. Et c’est au chef du gouvernement, avec ses prérogatives constitutionnelles, et aux chefs des partis de la coalition gouvernementale avec leur légitimité politique, de proposer des profils au sein de leurs formations.
Dans l’attente de ce remaniement, l’éditorial conclut que la situation politique et gouvernementale au Maroc semble avoir atteint une impasse. La seule issue serait donc une véritable secousse dans le cocotier gouvernemental, avec l’arrivée de compétences politiques ayant une crédibilité et non pas de technocrates, et le départ d’autres profils dont le maintien détourne les citoyens de la politique.