BRICS-Afrique: «Le Maroc a déjoué le plan machiavélique de Pretoria qui voulait imposer les mercenaires d’Alger», estime le politologue Abbas El Ouardi

Le politologue Abbas El Ouardi.

Le 22/08/2023 à 09h01

VidéoLe plan machiavélique de Pretoria qui consistait à imposer à la réunion BRICS-Afrique, prévue le 24 août à Johannesburg, la présence des séparatistes du Polisario à la solde de la junte algérienne aux côtés du Maroc est «un projet mort-né», selon le politologue Abbas El Ouardi.

Rabat a fustigé cette provocation, a dit Abbas El Ouardi dans un entretien avec Le360, assurant que le Maroc «n’a jamais demandé ni à adhérer ni à participer à cette rencontre contrairement aux gesticulations de l’Afrique du Sud». Et d’ajouter: «Les masques sont tombés et les manœuvres d’Alger et de Pretoria ont échoué après le cinglant démenti et les éclaircissements apportés par le ministère marocain des Affaires étrangères.»

Selon le professeur de sciences politiques à la Faculté de droit Rabat-Souissi, il s’agissait d’«une invitation unilatérale formulée par l’Afrique du Sud». «Ce plan machiavélique a été concocté également par les militaires d’Alger qui vouent, comme Pretoria, une farouche adversité au Royaume du Maroc et à son intégrité territoriale», a-t-il martelé, expliquant que les deux pays prévoyaient, malgré leur isolement, de «présenter un véritable réquisitoire contre l’unité territoriale du Maroc lors des réunions à Johannesburg des BRICS», groupement qui réunit l’Afrique du Sud, la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil.

Ce scénario perfide a été déjoué lorsque le ministère marocain des Affaires étrangères l’a anticipé en fustigeant «les gesticulations, les agitations et les échecs ultérieurs de l’Afrique du Sud» dans le dossier du Sahara marocain. A ce propos, Abbas El Ouardi a souligné que l’Afrique du Sud «n’a pas le droit de parler au nom du Maroc ni de prendre des initiatives au nom des BRICS». Il a ainsi rappelé que, contrairement à l’annonce qui a été faite par la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, «le Maroc n’a, à aucun moment, fait de demande d’adhésion aux BRICS».

Pretoria a aussi prétendu sans vergogne que «parmi les six candidats aux BRICS figurait le Maroc». Le Royaume a également, selon le politologue, assené une gifle à Pretoria et à Alger en assurant qu’il n’a «à aucun moment envisagé de participer à la réunion dédiée à l’Afrique, au sujet de laquelle elle n’a appelé ni l’Union africaine ni les BRICS».

«Ce sont des initiatives propres à l’Afrique du Sud, pays qui ne doit pas oublier que le Maroc a été l’un des plus grands soutiens à sa libération du joug du colonialisme et du système de l’apartheid», a rappelé, de manière fort pertinente, l’universitaire.

A propos des relations qu’entretiennent les poids lourds des BRICS, à savoir la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil, avec le Maroc, Abbas El Ouardi a mis en relief «le partenariat exemplaire et évolutif qui existe entre le Royaume et ces puissances». Il a expliqué que l’Inde, à travers son chef de diplomatie, Subrahmanyam Jaishankar, a réaffirmé l’excellence de ce partenaire.

Pour rappel, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, Nasser Bourita a eu, dimanche, un entretien téléphonique avec le ministre indien des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar. Les deux hommes se sont félicités à cette occasion «du haut niveau atteint par le Partenariat Stratégique entre les deux pays, convenu à l’occasion de la visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Inde, en novembre 2015, et ont examiné les opportunités et les instruments visant à hisser les relations bilatérales à un niveau encore plus ambitieux», a précisé le communiqué.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 22/08/2023 à 09h01