La session ordinaire 2020 de l'examen du baccalauréat, qui se déroulera les 3 et 4 juillet pour les branches lettres et sciences humaines et enseignement originel et du 6 au 8 juillet pour les branches scientifique et techniques et le baccalauréat professionnel, se déroulera, cette année, dans des conditions particulières. En effet, en raison de la crise pandémique, le ministère de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a pris des dispositions de nature à respecter les mesures de prévention et les règles de sécurité sanitaire.
Ainsi, pour respecter la distanciation corporelle, chaque salle d’examen accueillera seulement dix candidats. Le ministère a même prévu le recours à des espaces en dehors des établissements d’enseignement, a affirmé le ministre Saïd Amzazi dans une interview accordée au quotidien Al Ahdath Al Maghribia pour son édition de ce mardi 2 juin. Et pour respecter l'égalité des chances, les sujets d'examen porteront exclusivement sur les programmes qui ont fait l'objet de cours présentiels jusqu'au 14 mars 2020, a précisé le ministre.
En ce qui concerne la continuité pédagogique dès le déclenchement de la crise, le ministre a fait savoir que son département avait mis en place un système approprié pour permettre à dix millions d’élèves, d’étudiants et de stagiaires de suivre les cours à distance. Ce mécanisme se basait, dans un premier temps, sur l’utilisation de la plateforme (TelmidTICE) afin de fournir aux élèves des contenus numériques, avant d’être renforcé par d’autres plateformes. Ainsi, a-t-il précisé, «environ 6.500 contenus numériques ont été mis à la disposition de toutes les branches d'études et des différents niveaux scolaires». Et de souligner que «des efforts exceptionnels ont été déployés pour assurer la couverture de tous les niveaux scolaires, branches et matières de l’enseignement préscolaire à la deuxième année du baccalauréat».
Dans ce cadre, a-t-il ajouté, le ministère a veillé à améliorer l'expérience de l'enseignement à distance en mettant en place des salles virtuelles par le biais du service en ligne «Massar», pour assurer une communication en temps réel entre les enseignants et leurs élèves. A cet égard, a-t-il expliqué, «des salles virtuelles ont été mises en place dans l’enseignement public, soit un taux de couverture de 96%, et dans l’enseignement privé (71%)». Dans le cadre de l’égalité des chances entre les élèves, en particulier les élèves ne disposant pas d’ordinateurs ou de connexion internet, des leçons ont été diffusées sur les chaînes de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT).
En zones rurales, a rappelé le ministre, l’initiative mise en place par le Ministère, en collaboration avec les maisons d’édition, a pu offrir gratuitement «près d’un million de manuels de révision et de soutien en arabe, en mathématiques et en français au profit des élèves des écoles primaires». De même, une plateforme d’enseignement à distance a été mise en place au profit des étudiants en classes préparatoires, en collaboration avec l’université polytechnique Mohammed VI.
S’agissant des concours d’accès aux grandes écoles et instituts supérieurs de l’enseignement supérieur, le ministre a rassuré les parents et les élèves, affirmant que la parfaite coordination entre les différents départements permet de prendre en compte tous les décalages effectués. Du coup, il n’y aura aucune crainte pour les élèves au sujet de leur inscription après le baccalauréat. Les examens de la session de rattrapage auront lieu du 22 au 24 juillet, toutes branches confondues.
Abordant le bras de fer entre les parents d’élèves et certains établissements de l’enseignement privé à propos des frais de scolarité, le ministre a affirmé qu’une médiation était en train de se faire dans ce sens. «L’enseignement privé assure la formation d’environ un million d’élèves et presque 96% des écoles ont réussi la continuité pédagogique», a-t-il indiqué en faisant savoir que l’enseignement privé était régi par l’article 22 de la loi organique n° 06.00 accordant aux académies régionales d’éducation et de formation (AREF) le droit de regard et de suivi des contenus pédagogiques. «Mais dans le cadre de notre politique anticipative, j’ai reçu les représentants des deux parties dans la perspective de rapprocher les positions en vue d’aboutir à un terrain d’entente, tout en prenant en compte les difficultés des parents et la situation de certains établissements scolaires», a-t-il affirmé. Mais, dans le cadre de la mise en application de la loi-cadre sur l’enseignement, les AREF seront dotées de nouvelles prérogatives pour mieux accompagner ce secteur, a-t-il conclu.