Atteinte à la liberté d’expression, procès iniques…l’Algérie dans le viseur de l’ONU

Répression policière en Algérie

Revue de presseTrois rapporteurs de l’ONU ont dénoncé, dans une correspondance adressée au régime militaire algérien, les violations des droits de l’Homme et de la liberté de la presse ainsi que l’absence de procès équitables. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 20/03/2023 à 20h41

Trois rapporteurs spéciaux de l’ONU dans les domaines des droits de l’Homme ont exprimé leur inquiétude sur les violations de la liberté d’expression et de la presse ainsi que du droit à un procès équitable en Algérie.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 21 mars, que cette préoccupation a été formulée dans une lettre commune adressée par les trois rapporteurs onusiens aux autorités algériennes. Il s’agit de la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association ainsi que la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste.

Tous les trois ont exprimé leur préoccupation quant aux dessous du procès intenté contre le journaliste Ihsane El Kadi, directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent.

Les rapporteurs se disent également préoccupés par «la violation probable des normes d’un procès équitable lors de l’arrestation et la détention de El Kadi y compris dans son droit de contacter un avocat et de l’informer sur les chefs d’inculpation qui lui ont été imputés. «Nous contestons également la base juridique ambigüe des accusations qui ont été portées contre El Kadi concernant l’obtention d’un financement illégal pour sa société et les perquisitions par la police des deux médias indépendants ainsi que les véritables raisons de l’action judiciaire qui semble être liée à leurs activités journalistique», souligne le rapporteurs onusiens.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia note que dans leur correspondance adressée aux autorités algériennes, les rapporteurs onusiens se disent très soucieux face à la réduction au silence, de manière effective, d’un journaliste critique et la perquisition de deux médias indépendants. «Des pratiques qui ont un impact négatif sur la liberté de la presse en Algérie», alertent-ils tout en dénonçant l’abus dans l’utilisation des mesures de sécurité qui paraissent disproportionnées et inutiles si ce n’est pour interdire l’expression médiatique et par conséquent limiter une large participation de la société dans les affaires politiques.

Les rapporteurs ont, en outre, demandé aux autorités algériennes de leur fournir des éclaircissements sur les motifs juridiques de l’arrestation et de la détention du journaliste précité ainsi que les accusations retenues contre lui et dans quelle mesure ils sont conformes au droit international des droits de l’Homme.

Par ailleurs, le document signé par les rapporteurs onusiens met en garde contre les effets dissuasifs de la détention du journaliste El Kadi sur les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme qui souhaitent s’exprimer, manifester pacifiquement et participer à la vie publique et politique en Algérie.

Par Hassan Benadad
Le 20/03/2023 à 20h41