L’affaire du désormais ancien président de la commission de la justice et de la législation à la première chambre du parlement, Mohamed Moubdii, écroué pour malversation, dilapidation de deniers publics, corruption et détournement de fonds, devrait servir d’enseignement à bien des égards.
Et ce «pour tous les parlementaires et présidents de commune qui ont franchi les lignes rouges dans la gestion des deniers publics et des biens de l’Etat, croyant être au-dessus des lois et immunisés contre toute forme de reddition de comptes», fait remarquer l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 29 et 30 avril.
Dressant ce constat, l’éditorialiste du quotidien souligne qu’«à cause de l’ampleur du phénomène, d’aucuns ont commencé à ne plus croire dans la lutte contre ces fléaux, devenus, avec le temps, des pratiques corruptives quotidiennes, tel un destin avec lequel il va falloir normaliser».
Cet état de fait a provoqué «une déception générale au sein de la société», écrit l’éditorialiste. Bien plus, «les indices indiquent que le fléau est en train de prendre de l’ampleur». Ce sentiment, estime l’éditorialiste, est nourri par la présence de responsables soupçonnés de crimes financiers à des postes à responsabilité et d’autres qui ont renforcé leur positionnement sur le devant de la scène parlementaire et gouvernementale.
Cette réalité, souligne la même source, exige une opération d’assainissement. Il est inconcevable, estime l’éditorialiste du quotidien, que «les administrations publiques et les institutions de l’Etat n’agissent pas, dans la mesure où des informations font savoir que des transactions seraient entachées de corruption». L’ampleur du phénomène, poursuit l’éditorialiste, réside aujourd’hui également dans le fait que «certains ont commencé à léguer en héritage les biens mal acquis et la culture de la corruption à leurs épouses et à leurs enfants».
Et l’éditorialiste de conclure que «quiconque croit que la lutte contre ce fléau est l’affaire du pouvoir et des institutions est dans le faux. Cette lutte doit être l’affaire de toute la société, partis politiques, médias, mosquées, écoles, familles». Dans ce sillage, estime la même source, «les instances intermédiaires qui produisent les élites politiques demeurent les plus responsables».