Allié d’Alger, le chef terroriste Iyad Ag Ghali visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale

Des terroristes d'AQMI dans la région du Sahel.. DR

Revue de presseIyad Ag Ghali, chef de l’organisation terroriste du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). L’islamiste malien, connu pour ses accointances avec le régime militaire algérien, se retrouve accusé de «crimes contre l’humanité» et de «crimes de guerre». Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 24/06/2024 à 19h38

La CPI vient d’émettre un mandat d’arrêt à l’encontre d’Iyad Ag Ghali, le chef du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), branche africaine d’Al Qaïda dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

L’islamiste malien, surnommé «le renard du Sahara» et réputé très proche des services de renseignements algériens, est soupçonné, selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 25 juin, d’avoir commis plusieurs «crimes contre l’humanité» et de multiples «crimes de guerre» à Aguelhok et à Tombouctou.

Dans ces régions situées dans le nord du Mali, entre 2012 et 2013, les cadavres de 40 militaires exécutés et aux mains liées dans le dos avaient été découverts.

Considéré comme le plus dangereux des chefs terroristes d’Al Qaïda en Afrique, Iyad Ag Ghali est aussi accusé d’avoir été à l’origine d’opérations d’enlèvement de dizaines de ressortissants occidentaux, qui n’ont été libérés qu’en contrepartie du versement de rançons aux montants astronomiques.

C’est ce qui fait de lui le terroriste le plus recherché dans de nombreux pays, ainsi que par la justice internationale.

Dans le mandat d’arrêt international qu’il a émis à son encontre, le procureur de la CPI a souligné qu’Iyad Ag Ghali était un «chef incontesté, dispos[ant] d’une grande influence dans la région. (...) Il est poursuivi pour des actes de torture, de persécution pour des motifs sexistes et religieux, de détention illégale, de viols et de violences sexuelles, d’actes inhumains et d’attaques contre des bâtiments religieux».

Ghali a disparu pendant près de sept années, avant de réapparaître en 2023 via un enregistrement audio qui a été publié par «l’institution Zallaka», la branche médiatique d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Plusieurs rapports révèlent l’existence de connivences entre ce chef terroriste et les services des renseignements algériens.

D’ailleurs, des analyses expliquent son récent retour médiatisé par la nouvelle situation dans la région, après que l’Algérie a perdu de ses capacités à s’y mouvoir, surtout après les changements de l’équilibre des forces au Sahel.

À ces faits, s’ajoute la déroute de l’armée française qui y était déployée et des coups d’État dans plusieurs pays voisins, désormais devenus hostiles au régime militaire algérien.

Selon différentes sources concordantes, le retour médiatisé d’Iyad Ag Ghali a été décidé par le régime algérien afin d’utiliser le chef terroriste dans ses confrontations avec des pays voisins, dont le Mali et le Niger.

Les relations de la junte algérienne au pouvoir avec ces pays se sont en effet détériorées et s’orientent vers plus d’escalades, après des rapprochements qui ont été effectués entre des pays du Sahel et le Maroc, ainsi que leur désir d’adhérer à l’initiative Atlantique initiée par le Roi Mohammed VI.

Plusieurs rapports de différents services de renseignements, relayés par les médias, avaient par le passé indiqué que l’organisation terroriste faisait parler d’elle à chaque fois que les dirigeants d’Alger avaient besoin de ses services.

C’est ainsi que l’adjoint des services secrets algériens avait rencontré le chef terroriste Iyad Ag Ghali en 2021 en Algérie, à l’Est de la région de Tinzaouatine, limitrophe du Mali, après l’augmentation des tensions dans la région du Sahel.

Par Hassan Benadad
Le 24/06/2024 à 19h38