«Le barreau n’est pas un métier pour gagner sa vie et faire fortune». Ce sont les propos du président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Intervenant samedi, lors de la conférence du stage, Mohamed Abdennabaoui a souligné que «la mission de l’avocat est, avant tout, d’établir la justice, défendre le droit et contribuer à la recherche de la vérité et par-delà rendre justice aux personnes lésées, sanctionner les coupables et établir les victimes dans leur droit».
En conséquence, affirme le président délégué du CSPJ, cité par le quotidien Assabah dans son édition du lundi 13 juin, l’exercice de la profession d’avocat exige d’abord d’avoir une conviction ferme et une foi solide en les valeurs de la justice, de l’équité, des égalités et de la défense du droit et de la suprématie de la loi. L’avocat en exercice doit également avoir foi en les principes de l’intégrité et la droiture.
«L’avocat ne vend pas ses services», souligne Mohamed Abdennabaoui, «il n’est pas un salarié qui exécute une tâche sur commande, il est le serviteur de la loi et l’auxiliaire de la justice qui n’a de compte à rendre qu’à sa conscience. Or, de nos jours, la décadence des valeurs et des principes est les pires dangers auxquels fait face la profession d’avocat, cela lui ôte toute sa noblesse, sa sacralité et son honneur», a-t-il relevé. Car, poursuit Abdennabaoui, ce sont ses femmes et ses hommes qui lui confèrent sa noblesse, son honneur et sa sacralité. Et ce, par leurs actes, leur comportement, leur mœurs et pardessus tout leur attachement à la déontologie de cette profession. Ainsi, en défendant ses valeurs et ses principes et en respectant les règles de conduite qu’elle exige et les normes qui la gèrent, ils lui permettent de garder toute sa noblesse.
S’adressant aux avocats stagiaires, futurs membres du barreau, le président délégué du CSPJ leur assure que l’avenir de la profession ne dépend que d’eux. Il les incite donc à préserver la noblesse de leur profession car il y va de leur propre réputation et de leur dignité en tant qu’avocats.
Abordant les particularités de cette profession, Abdennabaoui attire l’attention des futurs avocats sur le fait que, même en recevant des honoraires de leurs clients, ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme des salariés auprès de ces derniers. Cela ne doit toutefois pas les exempter de la défense de leur profession et de sa dignité. Ils doivent pour cela savoir dire non aux tentations et faire bloc devant toute tentative d’atteinte à sa noblesse quel que soit le niveau des offres qu’ils peuvent recevoir. C’est une bataille farouche qu’il faut savoir livrer et finir par gagner.