À l’approche de son 5ème congrès, le PAM se dirige vers l’instauration d’une présidence collégiale

Adib Benbrahim, député du Parti authenticité et modernité.

Le 07/02/2024 à 15h54

VidéoAlors que le Parti authenticité et modernité (PAM) est éclaboussé par l’affaire du «Malien», ses militants du courant dit de la «Jeunesse et du renouveau» ont décidé de monter au front pour assainir de fond en comble le parti. Mené par Fatima Ezzahra El Mansouri et Mehdi Bensaïd, ce courant majoritaire propose l’instauration d’une présidence collégiale. Les détails.

Prévu du 9 au 11 février, le 5ème congrès national du Parti authenticité et modernité (PAM) sera «une véritable étape pour assainir et éloigner du PAM tous ceux qui ont terni l’image de cette formation politique, la deuxième en termes de voix lors des élections législatives et communales de septembre 2021», a affirmé au site Le360 Adib Benbrahim, un des hauts cadres du courant de la «Jeunesse et du renouveau» du parti.

Le député a également reconnu que le scandale de trafic de drogue à l’échelle internationale dans lequel sont impliqués Saïd Naciri, membre influent du PAM et président du Wydad de Casablanca, et Abdenbi Bioui, autre membre influent, a «déstabilisé» le parti du Tracteur. Mais, a-t-il tempéré, «à quelque chose malheur est bon».

Notre interlocuteur a ainsi confirmé, pour sa part, que le prochain congrès du PAM se dirige vers «l’adoption d’une présidence collégiale». «Oui, nous allons nous diriger vers une direction collégiale qui aura pour mission la gestion transitoire du parti», a-t-il assuré.

L’avis d’Adib Benbrahim est partagé par de nombreux autres partisans contactés par Le360. Dans le même état d’esprit, Fatima-Ezzahra El Mansouri, présidente du conseil national du PAM, est sortie de son silence, comme d’habitude à la veille de chaque congrès, en rappelant aux militants que le parti a connu par le passé une série de crises (Ilyas El Omari, Hakim Benchamach…).

«Maintenant, nous avons une jeunesse et essayons avec elle de faire du prochain congrès une étape “du changement et du renouveau” car le PAM est un parti d’avenir. Soyons face à nos responsabilités historiques», a-t-elle lancé.

Pour plusieurs militants, le silence de Fatima-Ezzahra El Mansouri sur le sort du secrétaire général actuel Abdellatif Ouahbi -dont la gestion a été parfois critiquée même par ses proches- laisse entendre que l’avenir politique de ce dernier dépend énormément des congressistes.

Le week-end prochain, «face aux dérapages et abus, il est temps d’opérer un changement de soi, un changement de nos élites, nous croyons en la génération future. Que nous ayons chacun l’audace de rendre des comptes», a poursuivi la responsable politique, indiquant implicitement que «l’ère des magouilles et des complaisances est terminé».

Et d’achever son appel en disant que la transparence est impérative, car «ne peuvent prétendre (à l’avenir, ndlr) à des responsabilités que les gens jouissant de hautes valeurs, de principes sincères et de convictions claires».

Concernant la constitution probable de la présidence collégiale du PAM, deux noms dominent les débats: Fatima-Ezzahra El Mansouri et Mehdi Bensaïd. Deux autres noms qui pourraient faire partie de ce comité sont Samir Goudar et Ahmed Akhchichine.

Les travaux du 5ème congrès du PAM se tiendront à Bouznika en présence de nombreux invités de marque. Le dépôt des candidatures pour l’élection d’un nouveau secrétaire général reste ouvert jusqu’au samedi 10 février, jour où les militants auront la lourde tâche d’élire le nouveau conseil national.

Il n’est pas exclu que ce 5ème congrès apporte des surprises, estiment les observateurs.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 07/02/2024 à 15h54