Le 5 janvier dernier, lors du tournage d’une vidéo de French Montana et Rob49, sur le parking du restaurant The Licking, à Miami, aux États-Unis, un inconnu a ouvert le feu avec un fusil d’assaut sur la foule présente, faisant une dizaine de blessés. Si à ce jour, aucune personne n’a été arrêtée dans le cadre de cette affaire, le rappeur américano-marocain, sorti indemne de la fusillade, pourrait ne pas s’en tirer à si bon compte.
Et pour cause, hier lundi 20 mars, un individu nommé Carl Leon, qui dit avoir été convié pour figurer dans la vidéo, a annoncé poursuivre en justice French Montana, ainsi que sa maison de disques Coke Boys Records. L’avocat du plaignant a qualifié la fusillade survenue lors du tournage «d’incident évitable et prévisible», causé par l’absence d’un dispositif de sécurité et la négligence de French Montana, de sa maison de disques et même du restaurant devant lequel se déroulait le tournage.
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Carl Leon, blessé durant la fusillade, demande ainsi des dommages et intérêts se montant à 50.000 dollars, hors frais judiciaires et honoraires d’avocat. Il avance ainsi que French Montana était au courant, ou aurait dû être au courant, d’éventuels actes de violence durant le tournage de sa vidéo, en raison de «tentatives de nuire ou de voler des personnes fortunées et très visibles» dans les lieux avoisinants.
En effet, avant les coups de feu survenus sur le tournage, deux personnes avaient été agressées non loin des lieux, et délestées de leur voiture, leurs montres et leurs portefeuilles. C’est sur cet incident que se base Carl Leon pour ester en justice French Montana. Par le biais de son avocat, il affirme ainsi que «compte tenu de la nature et du type de production, des personnes fortunées et des accessoires présents, et de l’altercation précédente qui s’est produite le même soir de l’autre côté de la rue, il était raisonnable de prévoir que les malfaiteurs tenteraient d’autres activités criminelles, provoquant ainsi un incident sur les lieux qui n’étaient pas sécurisés».
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«Ce tournage vidéo n’aurait jamais dû avoir lieu», poursuit Carl Leon qui estime que si les autorisations appropriées avaient été obtenues pas le rappeur, «les forces de l’ordre auraient été présentes pour dissuader toute forme d’activité criminelle».
Des accusations réfutées parTeddy Anastasiou, l’avocat du rappeur, qui juge que le récit de Carl Leon n’est pas exact. D’après lui, et comme l’a déclaré French Montana aux autorités suite à la fusillade, il ne s’agissait pas du tournage d’une vidéo, mais d’une simple fête improvisée pour célébrer la sortie de sa mixtape dans un restaurant. Il n’y avait donc pas lieu de solliciter une autorisation de tournage auprès des autorités ni de prévoir un dispositif de sécurité spécifique.
Et de contre-attaquer en accusant Carl Leon d’avoir déposé une fausse plainte, car il ne faisait pas partie des invités au restaurant le soir de l’incident. «Son intérêt pour les litiges est uniquement de les exploiter et d’en tirer profit financièrement», déclare ainsi la défense de French Montana, dénonçant une tentative de générer du profit à partir d’un événement criminel.