"Le programme nucléaire iranien a atteint un tournant, tout comme notre tolérance à son égard", a déclaré devant l'Assemblée générale de l'ONU Naftali Bennett, qui a succédé en juin à Benjamin Netanyahu.
"Au cours des dernières années, l'Iran a fait un grand bond en avant dans ses capacités de recherche et développement nucléaires, de production et d'enrichissement. Le programme d'armement nucléaire de l'Iran est à un point critique, toutes les lignes rouges ont été franchies", a ajouté Naftali Bennett.
"Les inspections ont été ignorées. Tous les voeux pieux se sont avérés erronés. L'Iran viole actuellement les accords de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et s'en tire" sans conséquences, a souligné le Premier ministre israélien, affirmant qu'Israël "n'allait pas permettre" à l'Iran de se doter de l'arme atomique.
Téhéran n'a pas tardé à répliquer, accusant Naftali Bennett "de se faire passer pour une victime et de tenter désespérément de présenter le régime israélien comme innocent" par la voix de son diplomate Payman Ghadirkhomi.
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Ambassadeur d'Iran auprès de l'ONU, Majid Takht Ravanchi a réagi au discours du Premier ministre israélien dans un tweet lapidaire.
"La phobie à l'égard de l'Iran sévit à l'ONU", a-t-il écrit en dénonçant des propos "plein de mensonges" et en déniant le droit à Israël de parler du programme nucléaire iranien alors que ce pays, selon lui, "possède des centaines d'ogives nucléaires".
Rejetant des "allégations sans fondement" et regrettant l'utilisation d'un "langage menaçant" contre son pays, Payman Ghadirkhomi a affirmé que l'Iran n'hésiterait pas à exercer "(son) droit inhérent à (se) défendre contre toute menace et à tout moment".
"Accès nécessaire" Ces déclarations du Premier ministre israélien, qui a d'ailleurs qualifié de "boucher" le président iranien Ebrahim Raïssi, interviennent alors que les négociations entre Téhéran et les grandes puissances sont au point mort pour relancer un accord historique de 2015 limitant drastiquement le programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions.
Or Israël, qui avait salué le retrait américain, sous l'administration Trump, de cet accord afin de rétablir des sanctions contre Téhéran, voit d'un très mauvais œil un possible nouvel accord sur le programme nucléaire iranien, que l'Iran affirme être destiné à des fins civiles et non militaires.
L'AIEA a néanmoins conclu le 12 septembre un arrangement avec l'Iran sur l'entretien des équipements de surveillance dans ses installations nucléaires, quelques jours après avoir dénoncé un manque de coopération à ce sujet.
Mais l'Agence a déploré dimanche s'être vu interdire l'accès "indispensable" à un atelier de fabrication de composants de centrifugeuses situé à Karaj, près de Téhéran.
Hier, lundi, l'Union européenne et les Etats-Unis ont pressé l'Iran d'autoriser les inspecteurs de l'AIEA à accéder à ce site qui, selon Téhéran, ne fait pas partie d'un accord récemment négocié.
"Nous appelons l'Iran à fournir à l'AIEA l'accès nécessaire dans les plus brefs délais", a déclaré le chargé d'affaires américain Louis Bono lors d'une réunion à Vienne du Conseil des gouverneurs de l'instance onusienne.
Si le problème n'est pas résolu rapidement, "nous discuterons dans les prochains jours avec les autres membres du conseil pour décider d'une réponse appropriée", a-t-il dit.
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L'UE a "exprimé sa profonde préoccupation". "C'est un développement inquiétant", a-t-elle souligné, enjoignant à l'Iran d'accueillir les inspecteurs à Karaj.
Le 23 juin, Téhéran avait affirmé avoir déjoué une opération de "sabotage", qu'il avait imputée à Israël, contre un bâtiment de son organisation de l'énergie atomique "aux alentours de Karaj", et qu'une enquête avait été ouverte.
"Mensonges"Le président américain Joe Biden s'est dit prêt à réintégrer l'accord et à lever au moins une partie des sanctions que Donald Trump avait rétablies contre l'Iran, mais à condition que Téhéran renoue avec les engagements dont il s'est affranchi pour protester contre la pression américaine.
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Dans un entretien début septembre à la revue Foreign Policy, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz s'était dit prêt à "accepter" l'approche de l'administration Biden, tout en appelant à des sanctions économiques, voire des actions militaires contre Téhéran, si cette stratégie échouait.
"Si nous voulons vraiment arrêter (le programme de l'Iran de se doter selon Israël de l'arme atomique, Ndlr) (...), nous pouvons l'emporter et c'est exactement ce que nous allons faire", a conclu à l'ONU Naftali Bennett, prévenant que les "mots n'arrêtent pas les centrifugeuses de tourner".