"La question à laquelle nous n'avons pas encore de réponse est de savoir si l'Iran, en fin de compte, est prêt à faire le nécessaire pour se conformer de nouveau à l'accord", a affirmé le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken sur la chaîne de télévision CNN.
Conclu en 2015 à Vienne, ce "plan d'action global commun" (JCPOA, selon son acronyme anglais) est moribond depuis que les Etats-Unis s'en sont retirés en 2018 sous la présidence du républicain Donald Trump.
Mais la nouvelle administration du démocrate Joe Biden souhaite le remettre sur les rails et elle vient de tenir avec l'Iran plusieurs sessions de négociations indirectes, avec l'aide des autres Etats parties à l'accord (Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine et Russie).
"Nous savons quelles sanctions vont devoir être levées si elles ne sont pas compatibles avec l'accord nucléaire", a encore expliqué Antony Blinken sur la chaîne ABC. "L'Iran, je crois, sait ce qu'il doit faire pour revenir au respect de l'accord sur les aspects nucléaires, et nous n'avons pas vu si l'Iran est prêt à prendre une décision", ici, à partir de la minute 6:40.
"C'est l'enjeu, et nous n'avons pas encore la réponse", a-t-il ajouté.
M. Blinken, "la levée des sanctions de Trump (...) est une obligation légale et morale. PAS un outil pour prendre l'avantage dans les négociations", a réagi sur Twitter le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif.
Cela "n'a pas marché pour Trump, (cela) ne marchera pas pour vous", a-t-il ajouté.
"La date de péremption de l'héritage de Trump est dépassée. Laissez-le tomber", a encore écrit Mohammad Javad Zarif, à l'attention d'Antony Biden.
Note positiveLa dernière session des négociations pour relancer l'accord de Vienne s'est terminée mercredi dans la capitale autrichienne sur une note positive, les participants faisant état de progrès.
"Nous avons bien avancé. Un accord prend forme", avait déclaré à l'issue de la rencontre le diplomate européen Enrique Mora, qui chapeaute les discussions.
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Le président iranien Hassan Rohani, dont le pays est asphyxié par les sanctions économiques, avait estimé de son côté que de "grandes étapes" avaient été franchies.
Les pourparlers doivent reprendre en début de semaine dans la capitale autrichienne.
Mais il faut d'abord que l'Iran prolonge l'accord technique "temporaire" signé le 21 février avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), et arrivé à échéance ce week-end.
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Ce texte "bilatéral technique", conclu initialement pour une durée de trois mois, permet au gendarme onusien du nucléaire de maintenir "le degré nécessaire de surveillance" sur place, malgré la décision de Téhéran de restreindre les inspections.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, devait initialement tenir dimanche une conférence de presse sur le sujet au siège de l'organisation à Vienne.
Or "les consultations se poursuivent" encore, a précisé dans la soirée l'agence, qui prévoit désormais une annonce ce lundi matin.