Sous une pluie glaciale, les militants ou sympathisants convergeaient vers le Parc des Expositions de Villepinte, dans le nord de Paris, où Eric Zemmour espère rassembler plus de 15.000 partisans.
Un dispositif de sécurité dense était déployé aux abords du lieu du meeting, et des tensions ont éclaté entre des dizaines d'opposants à Éric Zemmour qui tentaient d'accéder au Parc des Expositions et les forces de l'ordre, qui les ont maintenus à distance.
Plusieurs contrôles étaient réalisés en amont de la salle où le candidat doit s'exprimer vers 15H00 GMT.
"Moi, je suis là pour tenter de relever la France. Zemmour n'est pas dans le système, ce n'est pas un politicien, et j'ai tout essayé alors pourquoi pas lui!", explique Esther, une commerçante de 54 ans qui patiente dans la queue.
"Pour moi, la priorité c'est qu'on se sente un peu plus chez nous", ajoute cette dame qui, "née au Maroc", réfute tout racisme ou tout extrémiste.
Eric Zemmour, ancien polémiste et éditorialiste de 63 ans, a bâti tout son discours sur le rejet de l'immigration et de l'islam, qui selon lui menacent de "faire disparaître l'identité française".
"L'immigration, il n'y a plus que ça, partout, partout, et on nous force à vivre avec", s'indigne Véronique, 49 ans, chômeuse mère de 3 enfants qui assure attendre depuis près de 20 ans un logement social, "mais ce sont les immigrés qui me passent devant".
Le meeting de Villepinte se tient cinq jours après une annonce de candidature tumultueuse de l'ancien polémiste, dont le slogan officiel dévoilé samedi est: "impossible n'est pas français", expression attribuée à Napoléon.
Eric Zemmour entend faire une démonstration de force pour prouver qu'il a effectué sa "mue" d'ancien pamphlétaire télévisé en candidat crédible, susceptible de défier le président sortant Emmanuel Macron et de capter les voix de la droite, emmenée par Valérie Pécresse, et de l’extrême-droite de Marine Le Pen.
Initialement prévu dans une salle parisienne, le rassemblement a été déplacé à Villepinte en raison de "l'engouement" mais aussi pour des raisons de sécurité, une manifestation étant prévue dans Paris.
Une cinquantaine d'organisations syndicales, de partis et d'associations ont appelé à manifester dimanche à Paris pour "faire taire" le candidat d'extrême droite, condamné deux fois pour provocation à la haine raciale et religieuse.
De source policière, la manifestation et le meeting au Parc des Expositions sont considérés "à risque".
Ce rassemblement sera scruté avec attention, au vu du parcours étonnant et controversé d'Eric Zemmour. Le polémiste, qui a fait durer pendant des mois un faux suspense sur sa candidature et mené une campagne officieuse sous couvert de tournée littéraire, a fait une percée fulgurante dans les sondages depuis la rentrée.
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Certains le qualifiaient même au second tour devant Marine Le Pen. Mais son étoile a semblé pâlir ces dernières semaines, et de dérapages en provocations, le candidat a perdu des soutiens et des points dans les sondages.
Sa déclaration de candidature, une vidéo au ton dramatique de 10 minutes dans laquelle, imitant le général de Gaulle, il déclare vouloir "sauver la France" sur fond d'images d'archives nostalgiques, et de scènes d'émeutes urbaines contemporaines, a été jugée d'une "noirceur apocalyptique" et décriée par toute la classe politique.
Le nom du parti, auquel l'adhésion sera payante, ainsi que le logo du candidat, seront dévoilés pendant le meeting, qui permettra aussi d'observer les ralliements.
La réunion de Villepinte a lieu au lendemain de la désignation de la candidate de la droite républicaine (LR), Valérie Pécresse, présidente de la région parisienne qui s'est imposée devant le très droitier Eric Ciotti, parfois proche des thèses d'Eric Zemmour. Ce dernier a d'ailleurs appelé les déçus parmi les électeurs LR à le rejoindre. "Nous avons tant en commun", leur a-t-il écrit samedi dans une lettre ouverte.