Depuis vendredi minuit, trois des 101 départements -le Rhône, l'Aube et la Nièvre- sont soumis aux mesures de restrictions déjà en vigueur dans 16 autres, dont Paris et sa région. Au programme: pas de déplacements à plus de 10 km sans dérogation, pas de sortie du territoire sans motif impérieux, commerces fermés et demi-classes en lycée.
Samedi matin, gare Montparnasse à Paris, "une dizaine d'équipes sont mobilisées contre deux à trois en temps normal", a expliqué à l'AFP un capitaine de police, précisant que les contrôles étaient accentués "aux heures de pointe".
En gare de Bordeaux (sud-ouest), des policiers ont contrôlé samedi matin les passagers de deux trains en provenance de la capitale. Au total, 17 personnes ont été verbalisées pour absence de justificatif de déplacement, selon la police.
Dans le centre de Paris, les patrouilles ont été aussi plus visibles samedi après-midi aux abords des quais du Canal-Saint-Matin, généralement pris d'assaut dès les beaux jours.
L'interdiction des rassemblements n'a pas empêché des musiciens de donner un concert classique devant le théâtre de l'Odéon, occupé depuis trois semaines par des intermittents du spectacle frappés de plein fouet par la fermeture des lieux culturels.
Parallèlement aux 16 départements touchés par les restrictions les plus dures, 24 autres sont sous vigilance renforcée. Dans le reste de la France, un couvre-feu est en vigueur de 19H00 à 06H00. Partout, bars, restaurants, lieux culturels sont fermés.
Devant la lassitude des Français un an après l'explosion de la pandémie, le gouvernement est réticent à donner un tour de vis supplémentaire malgré une montée de l'épidémie laissant le pays dans une situation "critique" selon les mots du Premier ministre Jean Castex.
Jeudi, le président Emmanuel Macron, qui a refusé tout mea culpa après son refus de confiner en janvier malgré les prévisions des experts, avait averti que les semaines à venir seraient "difficiles".
Un conseil de défense doit avoir lieu mercredi pour décider d'un éventuel durcissement des sanctions.
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Dans ce contexte, le débat sur un nouveau report des élections régionales et départementales prévues pour les 13 et 20 juin est relancé. L'exécutif a fait savoir qu'il allait se conformer "strictement" à l'avis du conseil scientifique, qui doit en principe remettre ses recommandations dimanche au gouvernement.
Car le scénario anticipé dès janvier par les épidémiologistes s'est révélé exact : l'épidémie a progressé quasiment partout en France en mars, poussée par le variant dit anglais, jugé plus contagieux et plus virulent.
Il faudrait un confinement "au minimum (d')un mois à partir de ce week-end", selon l'un d'eux, Eric D'Ortenzio, cité samedi dans les colonnes du journal Le Parisien.
Objectif : retrouver un taux d'incidence en deçà de 5.000 nouveaux cas par jour, le seuil fixé par Emmanuel Macron en novembre.
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Le nombre des malades en réanimation s'élevait samedi soir à 4.791, frisant le pic de la deuxième vague à l'automne (4.903). Au total, 94.492 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie.
L'autre question qui se pose tourne autour des écoles. Contrairement à nombre de ses voisins européens, la France refuse de les fermer.
Vendredi, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a annoncé que les classes fermeraient désormais dès l'apparition d'un premier malade dans les départements reconfinés. Mais de nombreuses voix demandent une fermeture complète des établissements.
Chez les 0-14 ans le taux d'incidence a augmenté de 31% du 15 au 21 mars par rapport à la semaine précédente, selon le point épidémiologique publié vendredi par l'agence sanitaire.
Sur le plan vaccinal, 7,5 millions de personnes ont reçu au moins une injection, dont 2,6 millions deux doses.