Vidéo. Yémen: 70 soldats tués dans une attaque attribuée aux Houthis

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Au moins 70 soldats pro-gouvernementaux ont été tués dans une attaque attribuée aux rebelles Houthis, à l'est de la capitale Sanaa, après des mois de calme relatif au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique en proie à la guerre depuis près de cinq ans

Le 19/01/2020 à 09h28

L'attaque a visé samedi la mosquée d'un camp dans la province de Marib à l'est de Sanaa, ont indiqué dimanche des médecins et des responsables militaires.

Les morts et les blessés ont été transportés dans l'hôpital de la ville de Marib, chef lieu de la province de même nom, où une source médicale a indiqué qu'"au moins 70 soldats ont été tués et 50 autres blessés". Ce bilan a été confirmé par des responsables militaires pro-gouvernementaux qui ont affirmé que l'attaque avait été lancée par les Houthis. L'attaque intervient après une offensive des forces progouvernementales contre les rebelles dans la zone de Naham, au nord de Sanaa, selon ces responsables.

L'offensive se déroule avec le soutien de la coalition menée par l'Arabie saoudite qui intervient au Yémen contre les rebelles appuyés par l'Iran. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a également accusé les Houthis d'être responsables de l'attaque qu'il a qualifiée de "lâche et de terroriste", selon l'agence officielle Saba. Le gouvernement du président Hadi, reconnu par la communauté internationale, est en guerre contre les rebelles depuis 2014 année à laquelle ils ont pris la capitale Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen.

La mosquée a été visée par un missile puis par un drone, a précisé une source militaire gouvernementale. "Cette action honteuse de la milice des Houthis confirme que cette dernière n'a aucune intention pacifique, qu'elle ne veut que la mort et la destruction et qu'elle est l'instrument de l'Iran dans la région", a souligné le président Hadi. Les Houthis n'ont pas revendiqué cette attaque.

Cette attaque met fin à une période de baisse des activités militaires, constatée jeudi par l'émissaire des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths. "Depuis début janvier, il y a eu neuf jours sans aucune frappe aérienne" au Yémen, a relevé l'émissaire qui rendait compte jeudi de la situation au Yémen au Conseil de sécurité. "Il est certainement vrai (...) que certains fronts restent actifs et qu'il y a encore beaucoup trop de morts parmi les civils. Néanmoins, le mouvement des forces et des militaires sur le terrain a diminué", a-t-il ajouté.

Nous sommes (...) témoins d'une des périodes les plus calmes de ce conflit", a encore dit l'émissaire de l'ONU avant de noter que "la désescalade militaire ne peut être maintenue sans progrès politique entre les partie (...) et c'est là (le prochain défi)". Les Nations unies peinent à réaliser une percée réelle vers la paix au Yémen.

Un accord signé en 2018 en Suède, sous l'égide de l'organisation internationale, a permis une désescalade dans la ville portuaire stratégique de Hodeida (sud-ouest du Yémen) mais toutes ses clauses n'ont pas été appliquées. Il s'agit notamment de l'achèvement d'un redéploiement des forces du gouvernement et des rebelles dans la province de même nom, un échange global de prisonniers et l'ouverture de couloirs humanitaires à Taëz, autre grande ville du sud-ouest encerclée par les rebelles. Parrainé par Ryad, un accord de partage du pouvoir au sein du camp antirebelles a mis fin aux combats fratricides d'août dernier dans le sud entre gouvernement et séparatistes.

Mais son application a pris du retard sur fond de crise de confiance entre les parties signataires. Selon diverses organisations humanitaires, le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis l'intervention en 2015 de Ryad à la tête de la coalition. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU, qui qualifie régulièrement le conflit au Yémen de pire crise humanitaire actuelle dans le monde.

Le 19/01/2020 à 09h28