"Les opérations militaires en Irak et en Syrie sont menées aujourd'hui par une coalition de plusieurs pays, qui forment des troupes locales et les conseillent. L'offensive terrestre de ces troupes locales, et aussi de certains pays arabes s'ils veulent le faire, est décisive (dans le cadre de la lutte contre le prétendu EI), ne serait-ce que pour tenir les zones reconquises", a-t-il déclaré aux journaux du groupe de presse régionale Funke.
Le Chef du gouvernement français,qui doit participer dans la journée à la Conférence de Munich sur la sécurité, dominée par les efforts pour relancer le processus de paix en Syrie, a dans le même temps souligné que "chaque pays est souverain dans ses décisions".
"La France, en ce qui la concerne, n'a pas l'intention d'envoyer des troupes au sol dans la lutte contre Daech (l'acronyme arabe pour le groupe prétendu EI, ndlr)", a-t-il ajouté.
L'Arabie saoudite a récemment évoqué l'idée de dépêcher des troupes au sol en Syrie, dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe jihadiste. Et Washington, par la voix de responsables du Pentagone, a dit voir d'un bon oeil cette offre saoudienne.
Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, également présent à Munich, a pour sa part mis en garde, dans une autre interview publiée vendredi en Allemagne, contre le fait qu'une offensive terrestre étrangère en Syrie présenterait le risque de déclencher "une nouvelle guerre mondiale".
"Les offensives terrestres conduisent généralement à ce qu'une guerre devienne permanente", a averti dans le quotidien Handelsblatt le Premier ministre, ajoutant à ce propos: "Toutes les parties doivent être contraintes de s'asseoir à la table de négociations plutôt que de déclencher une nouvelle guerre mondiale".
Les Etats-Unis et la Russie sont tombés d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi à Munich sur une "cessation des hostilités" en Syrie dans un délai d'une semaine, exception faite de la lutte contre Daech, afin de relancer le processus de paix et de stopper l'exode de civils.