L’hécatombe continue pour l’armée de l’air algérienne dont le taux de crashs d’avions continue d’aller crescendo.
Mercredi soir, vers 21 heures, un MI 117, un hélicoptère de combat de fabrication russe, s’est écrasé près de l’aéroport d’El Ménéa, à 267 km au sud-est de Ghardaïa, et plus de 900 km au sud d’Alger. Un colonel, un lieutenant-colonel et un sergent des forces aériennes algériennes ont été tués dans ce crash. Les médias locaux n’ont pas donné de précisions sur les circonstances exactes de ce énième accident d’avion qui endeuille à nouveau l’armée algérienne, se contentant de mettre en valeur les condoléances d’Abdelmadjid Tebboune aux familles des victimes et l’ouverture d’une enquête ordonnée par le chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha.
Dans un communiqué publié ce jeudi 8 février, le ministère algérien de la Défense n’apporte pas plus de précisions, se limitant à annoncer que ce crash a eu lieu dans la «soirée du 7 février 2024 vers 21h00 près de l’aéroport d’El Ménéa en 4ᵉ Région militaire où on déplore le décès en martyrs de l’équipage composé de trois membres».
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La série noire continue donc en Algérie, où les crashs d’avions militaires sont actuellement la première cause de décès dans les rangs de l’armée algérienne. Le défaut d’entretien de ces appareils est bien évidemment derrière cette interminable hécatombe. Avec un budget militaire colossal qui est passé de 9,3 milliards de dollars en 2022 à 18 milliards en 2023, puis à quelque 22 milliards de dollars pour l’année en cours, il devient clair que c’est la corruption des hauts gradés de l’armée qui a transformé les appareils de l’armée algérienne en cercueils volants.
La sonnette d’alarme pointant la corruption des généraux a pourtant été tirée en 2018, dans le sillage de l’accident d’avion militaire le plus meurtrier qui a eu lieu à Alger, suite au crash d’un Iliouchine II-76, un avion de transport militaire de fabrication russe, qui devait rallier la ville de Tindouf. Ce gros porteur s’est écrasé quelques minutes seulement après son décollage de la base de Boufarik, tuant 257 personnes, en majorité des militaires et leurs familles, en plus nombreux miliciens du Polisario.
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Et les précédents ne manquent pas. En se limitant de façon non exhaustive aux dix dernières années, on décompte pour la seule année 2014 trois crashs d’avions. Ainsi, 77 militaires ont péri, en février 2014, dans le crash d’un avion de transport militaire, à quelque 500 km à l’est d’Alger. En octobre de la même année, c’est au tour d’un bombardier Sukhoï-24 de fabrication russe de s’écraser à l’entraînement, tuant ses deux pilotes, avant qu’un Mig-29 ne se crashe à son tour en novembre 2014, à 200 km au sud d’Alger lors d’une mission d’entraînement.
Les accidents d’hélicoptères, comme celui de mercredi soir, sont les plus courants. Ainsi, le 28 mars 2016, l’armée de l’air algérienne a perdu 12 hommes dans un accident d’hélicoptère de transport de troupes de type Mi-171, qui s’est écrasé lors d’une mission de reconnaissance près de Reggane, à 1.400 km au sud d’Alger.
En mai et juin 2017, deux autres accidents d’hélicoptères militaires ont fait respectivement 3 et 2 morts, tandis que 3 autres militaires ont été tués en décembre 2020 dans le crash en mer d’un hélicoptère des forces navales algériennes au large de Bouharoun, dans la wilaya de Tipaza.
Le 23 janvier 2023, 3 autres officiers des forces navales ont péri dans le crash d’un hélicoptère de type Mi-117 près de la localité d’El Attaf, à 154 km d’Alger.