Sénégal: la contribution du secteur touristique estimée à 300 milliards de FCFA par an

Les chutes de Dindéfelo, situées dans le département de Kédougou. 

Les chutes de Dindéfelo, situées dans le département de Kédougou.  . DR

300 milliards de FCFA (458 millions d’euros). C’est la contribution de l’industrie touristique au PIB du Sénégal par an, d’après une étude réalisée par la plateforme hôtelière Jovago. Et le secteur devrait nettement faire mieux en 2016 avec des prévisions de 1,5 million de visiteurs.

Le 11/02/2016 à 20h15

Malgré la crise que traverse le secteur touristique depuis quelques années, sa contribution dans le PIB national reste non négligeable. En effet, selon une étude publiée le 9 février par la plateforme hôtelière Jovago, les recettes tirées de l’industrie touristique sénégalaise sont estimées à 300 milliards de FCFA par an.

Ce qui a fait dire à Guillaume Pépin, le directeur général de Jovago pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, lors de la présentation de l’étude, que «le tourisme se porte bien au Sénégal».

Pas sûr que les acteurs touristiques partageraient ce sentiment, tant les fréquentations ont drastiquement baissées ces dernières années, de l’aveu même de plusieurs hôteliers.

Entre autres facteurs qui ont négativement affectés le tourisme, ces derniers citent l’adoption d’un visa d’entrée par les autorités sénégalaises – une mesure supprimée depuis – et l’effet domino de la crise Ebola qui sévissait dans la sous-région.

Nonobstant ces problèmes, que reconnaissent d’ailleurs les autorités sénégalaises, la situation n’est pas aussi catastrophique que le prétendent les hôteliers à en croire l’étude de Jovago.

Se voulant «une photographie» de l’industrie touristique au Sénégal, avec des données récentes (datant de février 2015), celle-ci montre que le Sénégal n’est pas mal loti comparé aux autres pays de la sous-région.

«Cette étude fait un portrait positif du tourisme du Sénégal, qui figure dans le top des pays de l’Afrique de l’Ouest sur la base de ses données», a indiqué Guillaume Pépin. «Le Sénégal n’est pas le moins nanti parce qu’il est parmi les rares pays en Afrique au Sud du Sahara à dépasser le cap du million de touristes en dehors du Cap-Vert», a ajouté Ismaël Cabral Kambell, responsable relations publiques Afrique de l’ouest de Jovago.

Les perspectives pour 2016 semblent encore plus prometteuses qu'en 2015 à en croire les auteurs de l’étude. Les projections tablent, en effet, sur 1,5 million de touristes et l’industrie touristique devrait générer 50000 emplois cette année et contribuer à hauteur de 6% à 7% au PIB. Un touriste dépense en moyenne au Sénégal 300 000 FCFA (450 dollars) hors les frais d’hôtel, précise l’étude.

Selon les auteurs de cette étude, sur la période 2013-2014, le Sénégal a eu un taux d’occupation hôtelière de 35% en moyenne sur l’ensemble du pays contre 20% dans les autres pays africains au Sud du Sahara. Dakar concentre 51% de la capacité d’hébergement contre 20% pour la Petite-Côte et le Sine Saloum, 14% pour la Casamance et 15% pour les autres zones du pays.

Malgré ces chiffres qui, il faut le dire, tranchent avec le discours ambiant, les auteurs de l’étude ne cachent pas que de nombreux défis restent à être relevés pour tirer pleinement profit de ce secteur à fort potentiel.

Il s’agit entre autres, du manque de main d’œuvre qualifiée en hôtellerie et tourisme, le manque de promotion sur la destination Sénégal, le coût très élevé des billets d’avion, des infrastructures limitées, surtout à l’intérieur du Sénégal, etc.

Par Ibrahima Diallo
Le 11/02/2016 à 20h15