Pékin met en garde la mouvance indépendantiste hongkongaise

Baggio Leung, du parti indépendantiste, fait campagne à Hong Kong. 

Baggio Leung, du parti indépendantiste, fait campagne à Hong Kong.  . DR

Pékin ne laissera personne utiliser Hong Kong pour saper la stabilité de la Chine continentale, a affirmé le plus haut représentant chinois dans l'ex-colonie britannique, dans une mise en garde à la mouvance indépendantiste hongkongaise.

Le 02/01/2017 à 09h48

Les tensions sont montées d'un cran à Hong Kong après la disqualification en novembre de deux nouveaux députés indépendantistes qui avaient délibérément écorché leur prestation de serment.

La Grande-Bretagne a restitué ce territoire à la Chine en 1997, en vertu d'un accord qui garantit sur le papier à Hong Kong pendant cinquante ans des libertés inconnues ailleurs en Chine. Mais de nombreuses voix s'inquiètent actuellement d'une érosion de ces libertés et d'une reprise en main de l'ex-colonie par la Chine.

Dans un entretien à la chaîne publique chinoise CCTV, le chef du bureau de liaison de la Chine à Hong Kong, Zhang Xiaoming, a estimé que contrôler la mouvance indépendantiste hongkongaise impliquait de renforcer la "conscience des fondamentaux" de la population.

"En ce qui concerne Hong Kong, personne n'est autorisé à mener des activités, qui nuisent à la souveraineté et la sécurité nationales, ou à défier l'autorité du gouvernement central ou la Loi fondamentale de Hong Kong, ou à utiliser Hong Kong pour infiltrer et saboter la stabilité sociale et politique" de la Chine continentale, a-t-il déclaré.

"Ce sont trois choses fondamentales", a-t-il ajouté.

Le Conseil législatif (LegCo), le "Parlement" de l'ancienne colonie britannique, a été le théâtre de scènes de chaos, cet automne, dues au rejet de la prestation de serment des deux indépendantistes qui s'étaient drapés dans une bannière proclamant que "Hong Kong n'est pas la Chine".

Yau Wai-ching et Baggio Leung, élus en septembre, avaient également refusé de prononcer correctement le mot "Chine" et usé de termes péjoratifs lors de la cérémonie.

Année des vingt ans de la rétrocession, 2017 sera chargée du point de vue de la politique hongkongaise avec l'élection d'un nouveau chef de l'Exécutif local.

Son actuel dirigeant, Leung Chun-ying, extrêmement impopulaire et considéré par ses détracteurs comme une marionnette de Pékin, a annoncé le mois dernier qu'il ne se représentait pas.

Le chef de l'Exécutif est élu par un comité composé d'élites acquises à Pékin. Pour cette raison, l'opposition considère que le prochain chef de gouvernement sera de toutes façons choisi par la Chine.

A l'automne 2014, d'immenses manifestations, réclamant un véritable suffrage universel pour l'élection du chef de l'Exécutif, n'avaient pas fait bouger Pékin d'un pouce.

Regina Ip, ancienne ministre de la Sécurité et députée, une figure détestée par le camp prodémocratie, a récemment annoncé sa candidature. 

Le 02/01/2017 à 09h48