Alain Juillet, ancien directeur au sein de la DGSE française: «Le Maroc serait un parfait candidat pour une adhésion aux BRICS»

Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE. (K. Sabbar / Le360).

Le 24/05/2024 à 12h47

VidéoL’ancien directeur du renseignement au sein de la Direction générale de la sécurité extérieure française (DGSE), Alain Juillet, pense que le Maroc devrait intégrer les BRICS.

Ancien Numéro 2 de la Direction générale de la sécurité extérieure française (DGSE) de 2002 à 2003 et haut responsable chargé de l’intelligence économique auprès du Premier ministre François Fillon jusqu’en 2009, Alain Juillet est aussi un pionnier de l’intelligence économique en France, qui peut se targuer d’une réelle expertise en matière de géopolitique et en relations internationales.

Dans un échange avec Le360, en marge d’une rencontre organisée le jeudi 23 mai, à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc sous le thème de «La place du Royaume du Maroc sur l’échiquier mondial», il a affirmé que le Maroc serait un parfait candidat pour les BRICS. «Le Maroc correspond à ce que cherchent les BRICS aujourd’hui. Et les BRICS sont l’avenir. Ce groupement est en train de devenir la première puissance du monde», a-t-il fait valoir.

Les BRICS, devenus depuis le 1er janvier 2024 les BRICS+, après l’adhésion de cinq nouveaux membres, est une organisation regroupant dix pays se réunissant en sommets annuels: le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Éthiopie et l’Iran.

«Je pense que le Maroc, qui s’intéresse à différents axes comme le Sahel, l’Afrique, le Moyen-Orient, les États-Unis, la Chine et l’Espagne, est en train de lancer des axes de développement qui font que dans le futur, il aura des réponses de tous les côtés qui lui permettront de se développer», a expliqué, devant une pléiade de responsables français et marocains, celui qui occupe aujourd’hui les postes de président d’honneur de l’Académie de l’intelligence économique et du Club des directeurs de sécurité des entreprises du renseignement économique. «Quand vous voyez les relations du Maroc avec les pays des BRICS, la logique voudrait qu’il devienne un jour membre de ce groupement», a-t-il complété.

Pour Juillet, «la question devrait se poser au niveau des affaires étrangères marocaines: à quel moment le Maroc rejoindra-t-il les BRICS?» s’est-il interrogé, arguant que le royaume est «légitime et sera appuyé par le Brésil, la Chine, et les pays du Proche-Orient. Ce n’est pas une hypothèse à oublier».

Au sujet du différend autour du Sahara marocain, Alain Juillet a tenu à souligner que, pour lui, «la question ne s’est jamais posée». «Quand en l’an 900, le royaume de Fès allait de Séville jusqu’au Sénégal, il englobait donc bien le Sahara marocain», a-t-il rappelé. «De ce côté-là, la France est en train d’évoluer aussi. Elle évolue comme l’ont déjà fait l’Espagne, l’Allemagne et les autres. Tout le monde dit aujourd’hui que la marocanité du Sahara est une évidence», a-t-il fait remarquer.

Par Saad Bouzrou et Khadija Sebbar
Le 24/05/2024 à 12h47