Maria Marshall a 15 ans et, depuis plusieurs années, la jeune ambassadrice de l’Unicef produit des petits films pour sensibiliser aux menaces qui pèsent sur l’environnement, particulièrement chez elle, à la Barbade.
Certains pensent que nous pourrions tout simplement partir, peut-être nous installer sur Mars», déclare-t-elle à l’AFP alors que des dizaines de dirigeants sont réunis cette semaine à l’ONU. Mais «l’argent ne fait pas tout» et «nous n’avons qu’une planète Terre» que nous devons protéger, poursuit-elle.
L’adolescente voit déjà les impacts du changement climatique sur son pays qui «commence à couler», où des plages ont littéralement disparu après le passage de l’ouragan Beryl en juillet.
«Imaginez si toutes les plages de la Barbade sont mangées comme ça, puis que ça avance vers les terres!», lance-t-elle.
Et si certains de ses camarades de classe se moquent gentiment de Maria qui «veut sauver le monde», elle continue son combat.
Ses vidéos sur les réseaux sociaux apprennent par exemple comment recycler les vêtements ou d’autres choses «que les gens normaux peuvent faire». «Parce qu’on peut aider à lutter contre le réchauffement en travaillant tous ensemble».
Tout aussi passionnée, Alaine Perdomo, 17 ans, s’investit au Belize contre les inégalités hommes-femmes et pour aider les survivantes d’agressions sexuelles et d’autres violences liées au genre.
«Je l’ai vu tellement souvent dans ma famille, chez mes amis»...
Alors l’étudiante en ingénierie et informatique travaille sur une application mobile bientôt opérationnelle: «Safescape», un «espace sûr» où les victimes peuvent partager et obtenir les informations dont elles ont besoin.
Pas l’extinction
Alors que les 193 Etats membres de l’ONU ont adopté dimanche un «Pacte» destiné à construire un «avenir meilleur» pour l’humanité, notamment les futures générations, Alaine est certaine que les dirigeants «se préoccupent» des jeunes. Mais «je pense que c’est toujours important d’entendre d’autres perspectives», souligne-t-elle.
«Le but de l’Assemblée générale des Nations unies est bien de faire ça, rassembler des gens et ces perspectives nouvelles».
Un avis partagé par Emmanuel Jidisa, 17 ans, qui aimerait malgré tout que les enfants et leurs besoins soient mieux pris en compte par les adultes qui dirigent le monde.
«Un adage dit que les plus grands changements commencent souvent par des actions portées par des personnes qui sont directement victimes de la situation. Les jeunes sont eux-mêmes les mieux placés pour dire ce qu’ils pensent», insiste-t-il.
Notamment sur le changement climatique, sujet qui l’entraine dans les écoles de son pays, la République démocratique du Congo, pour sensibiliser les enfants.
Le jeune bachelier, atteint d’albinisme, explique avoir lui même pris conscience des dangers en voyant les brûlures sur sa peau fragile.
«Il ne faudrait pas qu’on choisisse l’extinction. Le monde est en train de rétrécir (...) Et moi je vais juste appeler (les dirigeants) à construire un monde avec et pour les enfants», insiste-t-il.
Même objectif pour Areej Essam, 17 ans, qui remercie l’Unicef de l’avoir fait venir à New York, pour lui avoir «donné le pouvoir de défendre (..) les enfants qui n’ont pas de voix». Notamment les enfants victimes de la guerre au Yémen où elle vit.
«Les enfants sont l’avenir», insiste la lycéenne. «Si vous voulons un bel avenir, il faut investir dans l’éducation des enfants, pour la paix, pour s’assurer qu’ils peuvent grandir dans un environnement durable et devenir les leaders du futur».
Et avoir la chance à leur tour de faire une différence.
«Mon message (aux enfants du monde) c’est que quelle que soit votre situation, vous avez quelque chose d’incroyable en vous et vous pouvez apporter quelque chose au monde», insiste Alaine. Alors «Persévérer» «pour suivre vos passions».