Comme à son habitude, le régime algérien vient d’encaisser une nouvelle claque douloureuse, dont il ne se relèvera pas de sitôt. Son échec à intégrer les BRICS est désormais officiellement acté. C’est un haut responsable du gouvernement de New Delhi, qui a récemment déclaré au site indien «Business Standard» que «les pays des BRICS pourraient avaliser l’entrée de cinq nouveaux membres dans le groupe lors du sommet organisé en août prochain en Afrique du Sud, aboutissant à un plan d’expansion en attente depuis un certain temps. Sur les 25 pays qui souhaitent rejoindre le groupement, et alors que l’entrée de l’Arabie saoudite est quasiment assurée, les autres favoris sont l’Indonésie, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Argentine».
La candidature de l’Algérie, qui n’a été en réalité qu’un effet d’annonce grandiloquent exprimé par le président Abdelmadjid Tebboune, n’a même pas retenu l’attention des sherpas représentant les cinq membres des BRICS. Lesdits experts sont chargés d’élaborer le dossier sur l’élargissement à d’autres pays en vue de le soumettre aux ministres des Affaires étrangères de ce groupe dans les tout prochains jours.
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Ce nouvel échec du régime algérien et de sa diplomatie est d’autant plus retentissant que le 22 décembre 2022, lors d’une entrevue avec des médias locaux, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que «l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux BRICS». Décidément la parole du président algérien n’est pas même digne du café du commerce.
Tout récemment, lors de sa visite en Russie, Tebboune a quémandé auprès de Moscou un soutien en vue d’aider l’Algérie à devenir «rapidement» membre du groupe des BRICS. «Au milieu d’une conjoncture internationale très agitée, l’Algérie veut accélérer son entrée dans le groupe des BRICS et sortir de l’hégémonie de l’euro et du dollar», a dit Tebboune dans un discours prononcé devant Vladimir Poutine au Kremlin, le 15 juin dernier.
Alors qu’elle ne cessait depuis quasiment une année de construire des châteaux en Espagne avec les BRICS, la presse algérienne a subitement délaissé son marronnier quasi quotidien, dès que certains médias internationaux ont rapporté que le groupe des BRICS sera bien élargi à certains pays, parmi lesquels l’Algérie n’est pas citée.
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Certains médias algériens étaient même allés jusqu’à créer, ces derniers temps, un nouvel acronyme, celui des BRICSA (Brésil, Russie, Inde, Chine Afrique du sud, Algérie ), faisant ainsi croire que l’adhésion de leur pays aux BRICS est quasiment acquise.
Ce qui accentue davantage le revers infligé à l’Algérie, c’est le choix, dans sa région même, celle arabo-africaine, de trois pays arabes en vue d’intégrer les BRICS: Emirats arabes unis, Arabie saoudite et Egypte.
Les BRICS ont ainsi signifié à la junte algérienne que leur pays, dont le PIB ne dépasse pas les 163 milliards de dollars, qui ne produit rien et vit grâce à la rente non pérenne des hydrocarbures, est un nain qui n’a aucune valeur ajoutée à apporter à leur groupe, formé d’un marché de 3 milliards et 200 millions d’âmes, soit 42% de la population mondiale.
Pour rappel, c’était le 31 juillet 2022 que Tebboune a annoncé que son pays va demander une adhésion aux BRICS, estimant que «l’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles», ajoutant que «l’adhésion aux BRICS était tributaire de conditions économiques auxquelles l’Algérie satisfait en grande partie».
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Le 7 novembre 2022, un responsable au sein du ministère algérien des Affaires étrangères annonce que son pays «a déposé une candidature officielle pour rejoindre le groupe des BRICS».
Dans son rêve vite évaporé, le régime algérien croyait pouvoir miser sur deux pays pour parrainer efficacement sa candidature aux BRICS. Il s’agit, d’une part, de la Russie où le président algérien comptait mettre à profit sa visite pour se plier en quatre devant les autorités de Moscou afin qu’elles appuient l’adhésion de l’Algérie.
D’autre part, le prochain sommet des BRICS étant prévu en Afrique du sud, le régime algérien, plus spécialisé en calcul d’épicier qu’en visions géostratégiques gagnantes, a faussement estimé que ce pays acquis à ses desiderata pourrait lui apporter un soutien décisif en vue d’intégrer ce groupe, au portillon duquel plusieurs pays se bousculent. De tous les calculs et annonces triomphalistes de la junte, ne reste que la gifle dont la marque sera, cette fois-ci, difficile à effacer.