Frappes du Golan annexé par Israël: Netanyahu promet des représailles «comme jamais auparavant»

De la fumée s'échappe d'un site ciblé par les bombardements israéliens dans le village frontalier de Tayr Harfa, au sud du Liban, le 24 juillet 2024, au milieu d'affrontements transfrontaliers en cours entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. AFP or licensors

L’armée israélienne a affirmé qu’une roquette tirée par le Hebzollah depuis le Liban avait tué 12 jeunes sur le plateau du Golan annexé par Israël, une attaque pour laquelle le mouvement islamiste libanais paiera «le prix fort» et «comme jamais auparavant», a affirmé samedi le premier ministre Benjamin Netanyahu. Selon le Hamas, une frappe israélienne sur une école dans la bande de Gaza a par ailleurs fait 30 morts palestiniens le même jour.

Le 28/07/2024 à 07h01

Le ministère israélien des Affaires étrangères a estimé dimanche que le mouvement islamiste libanais avait «franchi toutes les lignes rouges» après le tir de roquette samedi depuis le Liban sur le plateau du Golan annexé en grande partie par Israël, qui a fait 12 morts.

«Le massacre de samedi constitue le franchissement de toutes les lignes rouges par le Hezbollah. Il ne s’agit pas d’une armée qui combat une autre armée, mais d’une organisation terroriste qui tire délibérément sur des civils», a déclaré Israël Katz dans un communiqué.

Dans la bande de Gaza en guerre, une frappe israélienne sur une école a par ailleurs fait 30 morts samedi, d’après le Hamas.

Le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien, a nié être l’auteur du tir de roquette sur le plateau du Golan, contre la ville de Majdal Shams.

Netanyahu a indiqué qu’Israël ne laisserait «pas cette attaque meurtrière sans réponse» et que le mouvement islamiste en «paierait le prix fort, un prix qu’il n’a jamais payé auparavant», d’après un communiqué de son bureau.

Il a par la suite annoncé qu’il participerait à une réunion de son cabinet de sécurité à son retour d’un déplacement aux États-Unis.

Selon un nouveau bilan fourni par le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, l’attaque contre Majdal Shams «a causé la mort de 12 jeunes garçons et filles». Dix-huit autres jeunes ont été blessés, d’après les services d’urgence.

L’ONU a exhorté «les parties à faire preuve de la plus grande retenue», dans un communiqué conjoint de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Aroldo Lazaro.

Une intensification des échanges de tirs «pourrait déclencher une conflagration plus large qui engloutirait toute la région dans une catastrophe inimaginable», ont-ils ajouté.

La Maison Blanche a réagi en réaffirmant le «soutien indéfectible» des États-Unis à Israël et en assurant «soutenir les efforts visant à mettre fin à ces terribles attaques». Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a condamné «ce bain de sang» et réclamé une «enquête internationale indépendante».

Une source sécuritaire libanaise a indiqué à l’AFP qu’un drone israélien avait visé avec deux missiles dans la nuit de samedi à dimanche un hangar et une habitation à Taraiyya, dans l’est du Liban, à une quinzaine de kilomètres de Baalbeck, les détruisant totalement. Cette source n’a pas fait état de victimes.

Le Hezbollah a ouvert, dès le 8 octobre, un front contre Israël à leur frontière commune et échange quotidiennement des tirs avec l’armée israélienne.

Le tir de roquette est intervenu après l’annonce par une source de sécurité libanaise que quatre combattants du Hezbollah, soutenu par l’Iran, avaient été tués par une frappe israélienne dans le sud du Liban.

Une école visée à Gaza

Malgré les appels internationaux au calme dans la région et au cessez-le-feu dans le territoire palestinien, la guerre se poursuit sans relâche dans la bande de Gaza assiégée.

Dans son centre, «l’école Khadija, qui abritait une unité médicale de fortune dans la région de Deir al-Balah, a été ciblée (par une frappe qui a) fait 30 martyrs et plus de 100 blessés», a déclaré le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué.

«J’ai été choqué par la scène», raconte à l’AFP Moustafa al-Rifati: «les gens volaient, leurs têtes, leurs jambes et leurs mains volaient».

C’est au moins la huitième fois qu’une école est touchée depuis le 6 juillet. Selon la Défense civile de Gaza, la structure abritait environ 4.000 déplacés.

L’armée israélienne a indiqué de son côté avoir ciblé des «terroristes» qui opéraient depuis l’école.

Josep Borrell a condamné cette frappe et le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à réitéré son appel «à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des civils».

Déplacé pour la «cinquième fois»

La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.

L’offensive lancée en riposte par Israël a fait au moins 39.258 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d’indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Ces derniers mois, l’armée israélienne est retournée dans plusieurs zones du territoire palestinien d’où elle avait dit avoir chassé le Hamas, comme à Khan Younès.

Elle a élargi lundi ses opérations dans cette ville du sud de la bande de Gaza après des tirs de roquettes depuis cette zone en direction d’Israël.

Environ 170 personnes y ont été tuées et des centaines blessées en six jours, a indiqué samedi à l’AFP un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Dans ce contexte, l’armée a appelé les habitants de plusieurs quartiers de la ville à évacuer vers al-Mawasi, plus à l’ouest, un secteur désigné «zone humanitaire». Mais les Palestiniens craignent de s’y rendre, la zone ayant déjà été visée par des bombardements israéliens.

Selon l’ONU, plus de 180.000 Palestiniens ont fui Khan Younès depuis lundi dernier. «C’est la cinquième fois que je suis déplacé», confie l’un d’eux à l’AFP.

Quatre personnes ont aussi été tuées samedi et plusieurs blessées à Rafah (sud) par une frappe aérienne, ont indiqué des médecins à l’AFP.

L’armée israélienne a-t-elle déclaré avoir «éliminé des cellules terroristes armées» dans plusieurs secteurs.

La situation sanitaire et humanitaire est désastreuse pour les quelque 2,4 millions d’habitants de Gaza.

Après l’échec de multiples négociations sur une trêve associée à une libération d’otages, une réunion de représentants des médiateurs -Égypte, États-Unis, Qatar- avec le chef des renseignements israéliens est prévue dimanche à Rome, selon Al-Qahera News, média proche du renseignement égyptien.

Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, accuse Benjamin Netanyahu, qui a juré de le détruire, de bloquer tout accord.

Samedi soir à Tel-Aviv, une nouvelle manifestation s’est tenue pour la libération des otages et contre le gouvernement israélien.

Par Le360 (avec AFP)
Le 28/07/2024 à 07h01