Énergies renouvelables, l’autre épatant fiasco algérien

Abdelmajid Tebboune (à d), président algérien et Abdelaziz Djerad, nouveau premier ministre.

Abdelmajid Tebboune (à d), président algérien et Abdelaziz Djerad, nouveau premier ministre. . DR

Le Programme algérien des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, annoncé en grande pompe en 2011 par les décideurs algériens, s’est avéré un bluff d'autant plus retentissant qu’aucune avancée tangible n’a été réalisée sur le terrain. Décryptage.

Le 19/02/2020 à 12h38

Une nouvelle preuve, une de plus, de la surenchère phonétique creuse, sport favori des décideurs algériens. Le Programme algérien des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, annoncé à grand roulement de tambours en 2011 par les préposés à la gouvernance du pays, s’est révélé être ni plus ni moins qu’une grossière supercherie. Et pour s’en apercevoir, il n’est qu’à constater que ce Programme, élevé en 2016 au rang de «Priorité nationale», n’a été accompagné d’aucune avancée tangible sur le terrain.

Tenez, "Alger atteint une capacité de production de seulement 390 MW contre 22.000 des énergies renouvelables, soit 1,8% de l’objectif" claironné initialement, constatent, la mort dans l'âme, nos confrères algériens.

Un taux on ne peut plus dérisoire en regard du résultat réalisé par le Maroc, soit une capacité de production de 3.700 MW, couvrant ainsi 35% de la consommation des Marocains.

Un fossé qu'il ne sera évidemment pas aisé de remplir, d'autant moins qu'Alger manque terriblement de l'expertise requise pour pouvoir "tutoyer" le Maroc, dont le rôle précurseur en la matière lui vaut ce statut enviable de leader continental. 

D'une bulle de savon à l'autre...Or voilà, la volonté affichée par l'exécutif algérien, dans les textes aussi bien que via les micros, entre 2010 et 2019, était de faire de l’Algérie «un acteur majeur» de la région en matière de développement des énergies propres. Pour ce faire, il n'a pas lésiné sur les pétro et autres gazo-dollars. Il a procédé à l’adoption d’une panoplie de mesures de soutien visant la promotion de l’énergie verte, à travers l’instauration d’une batterie de textes juridiques et la création de plusieurs structures dédiées, dont l’Institut algérien des énergies renouvelables (IAER).

L’Exécutif algérien a également mobilisé un «Fonds national pour la maîtrise de l’énergie et pour les énergies renouvelables et la cogénération» (FNMEERC), lequel est alimenté, annuellement, à hauteur de 1% de la redevance pétrolière et du produit de certaines taxes, et a mis en place un réseau de centres de recherche et de développement de l’électricité et du gaz, «le Centre des énergies renouvelables» et «l’Unité de développement des équipements solaires».

Autant de "bulles de savon" et une ambition mal placée de se positionner comme «acteur majeur» dans la production de l’électricité à partir des filières photovoltaïque (13.375 MW) et éolienne (5010MW), en intégrant la biomasse (valorisation des déchets pour une production de 1000 MW), la cogénération (400 MW), la Géothermie (15 MW) et le solaire thermique à l’horizon 2021 et, afin d’assurer d’ici 2030, 37% de sa demande énergétiquee globale et 27% de la production d’électricité destinée à la consommation nationale ainsi que 300 milliards de M3 de consommation en gaz naturel.

Seulement voilà, ces initiatives se sont heurtées à la cherté de certaines énergies renouvelables, notamment celles liées au solaire thermique, à la forte dépendance de la sécurité énergétique du pays au gaz, au manque d’une véritable industrie solaire et, last not least, aux malversations des acteurs politiques qui ont dévié les fonds dédiés au développement des énergies renouvelables pour être utilisés à d’autres fins.

L’échec du développement des énergies renouvelables en Algérie s'explique aussi et surtout par la stratégiee adoptée par la Sontrach, axée principalement sur la filière pétrochimique, les produits de base et l’exploration minière dans un environnement marqué par l’incapacité du pays à accueillir une véritable industrie d’énergies renouvelables. 

Par Ziad Alami
Le 19/02/2020 à 12h38

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Un article de grande utilité pour le citoyen algérien qui est obnubilé par ses dirigeants qui font du mensonge et la propagande le menu quotidien de leur politique. C'est une situation anormale pour un pays dont 80%de sa population a moins de 25 ans diriges

Notre Algerie est un fiasco dans tout les domaines,chaque responsable ne fait d'efforts que pour ces intérêts, c'est devenue ligitime et normale cette pratique,a part les chouhada (allah yarehamhoum),il n'y a presque plus d'âme honnête pour notre pauvre pays,que dieu balaye de l'Algérie,ces diables qui nous gouverne a chaque fois .

Certains passent leur temps à regarder ce qui ne va pas chez l'autre et à vous en réjouir au lieu de regarder ce qui va bien et de féliciter l'évolution et le progrès...Cet état d'esprit est pitoyable et ne fait pas honneur aux peuples frères et au Maghreb

Quel est ton problème dans tout ça, Occupe-toi de tes oignons!!!

Bonjour Tous, Bravo Ssi Ziad, votre texte est excellemment articulé et richement documentés, avec chiffres à l’appui, il est vrai que les chiffres sont têtus! Mon point de vue, s’il en est un, porte sur deux aspects: 1-Il est certes mieux indiqué de regarder vers l’Occident développé, mais il est toujours bon de savoir ce qui se passe à côté, d’autant plus que nous sommes tous absorbés quotidiennement par nos occupations professionnelles et préoccupations personnelles, et qu’il faut bien que quelqu’un de dévoué nous gratifie de ses réflexions. 2- Ssi Ziadi, encore une fois, je vous dis infiniment mes vifs et sincères remerciements. Votre texte est à mettre avec force à votre actif. Toutefois, permettez-moi de noter que les Décideurs algériens ne sont pas à leur premier échec notoire en matière de politique économique: Rappelons tout simplement «La politique des Industries industrialisantes» entreprise juste après l’Indépendance de l’Algérie: Dieu Seul Sait combien de pétrodollars ont été déversés dans ce gouffre…Après cette foirade, les Économistes s’accordaient à dire à l’endroit des Décideurs algériens «Bonjour les dégâts», et ils ne sont pas trompés les diables! Là aussi, l’histoire est têtue, n’est-ce pas! Aussi, votre réflexion gagnerait-elle davantage avec l’introduction de ce repère historique dans le dernier paragraphe du texte. Avec ma haute considération pour la réflexion.

Pourquoi vous vous abstenez à nous parler de ce pays fiasco? Les algériens ne font que parler depuis leur fausse indépendance (vu qu'ils sont toujours occupés par les apparatchiks militaires biberonnés par l'ancien colonisateur). Les responsables algériens parlent pour dire à leur peuple qu'ils font tout comme le Maroc pour qu'il y est pas une autre révolution et surtout pour justifier des milliards qui partent en fumée chaque année. Oublions que ce pays existe et retroussons les manches pour faire de notre pays une vraie puissance au niveau international. Arrêtons de regarder à l'est et commençons à regarder correctement à l'ouest.

Chiche! Abstenez-vous!

Parlons en de nos affaires et comparons nous avec les plus avancés que nous. Regarder devant ..

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