Covid-19: l'OMS redoute deux millions de morts, appels à un accès libre aux vaccins

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.  . AFP

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute désormais que la pandémie de Covid-19 ne fasse deux millions de morts si le monde ne se mobilise pas fortement, et les appels se multiplient pour partager équitablement de futurs vaccins.

Le 26/09/2020 à 10h37

La pandémie a déjà fait près d'un million de morts, sur plus de 32 millions de cas de contamination, dont sept millions aux Etats-Unis. Elle a plongé l'économie dans une récession sans précédent et contraint à annuler ou retarder des évènements culturels et sportifs majeurs.

Le nouveau Premier ministre japonais Yoshihide Suga a cependant réaffirmé vendredi la volonté de Tokyo d'accueillir les Jeux Olympiques en 2021 "comme preuve de la victoire de l'humanité sur la pandémie".

Interrogé à Genève sur la possibilité que le bilan final du Covid-19 atteigne deux millions de morts, un responsable de l'OMS a jugé l'hypothèse plausible. "Si nous ne faisons pas tout ce qui est possible, le nombre dont vous parlez n'est pas seulement envisageable mais malheureusement très probable", a estimé Michael Ryan, directeur des Situations d'urgence de l'OMS.

Pour tenter d'éviter cela, une course effrénée au vaccin a été lancée: il s'agit à la fois de mettre au point cette arme anti-coronavirus et pour chaque pays de s'assurer que sa population pourra disposer de doses suffisantes.

A l'Assemblée générale annuelle des Nations unies, l'Amérique latine et l'Australie ont réclamé un accès libre aux futurs vaccins, alors que les Etats-Unis, l'Europe et le Japon ont déjà réservé plus de la moitié des doses qui seraient disponibles dans un premier temps.

"Quiconque trouve un vaccin doit le partager... c'est une responsabilité mondiale et une responsabilité morale", a affirmé vendredi le Premier ministre australien Scott Morrison. Le monde "jugera très, très sévèrement" ceux qui chercheront à tirer de cette crise "un avantage à court terme ou un profit", a-t-il averti.

Pour l'heure, la pandémie continue de progresser. Au total dans le monde, on a recensé 985.707 décès depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP vendredi à 18h00 GMT. La pandémie s'est légèrement accélérée cette semaine, avec 295.000 nouveaux cas par jour, soit 3% de plus que la semaine précédente.

C'est en Europe que l'accélération a été la plus forte (+22% par rapport à la semaine précédente).

Aux Etats-Unis, le pays le plus lourdement touché, l'épidémie stagne, mais à un niveau élevé: le nombre des contaminations a dépassé vendredi les 7 millions et plus de 203.500 personnes sont mortes du Covid-19 depuis février.

En Espagne, la région de Madrid s'apprête à étendre à de nouvelles zones les restrictions déjà en vigueur. A partir de lundi, 167.000 habitants supplémentaires ne pourront sortir de leur quartier que pour des raisons précises: aller travailler, se rendre chez le médecin ou emmener leurs enfants à l'école.

Au total, un peu plus d'un million de personnes, sur un total de 6,6 millions, sont maintenant soumises dans la région de Madrid à ces restrictions.

Au Royaume-Uni, près de la moitié du Pays de Galles va faire l'objet d'un confinement local. Le ministre gallois de la Santé, Vaughan Getting, a annoncé qu'à partir de 18h00 dimanche il serait interdit d'entrer dans les villes de Cardiff et de Swansea ou d'en sortir sans une raison valable, professionnelle ou scolaire par exemple. Les mêmes dispositions entreront en vigueur samedi à Llanelli.

En France, 15.797 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures, soit quelques centaines de moins que la veille. Selon l'agence gouvernementale Santé Publique France, l'épidémie est toujours dans "une phase ascendante".

A Marseille, la deuxième ville de France, responsables politiques, entrepreneurs et commerçants sont descendus dans la rue vendredi pour protester contre la fermeture totale des bars et des restaurants décidée par le gouvernement.

La métropole de Marseille-Aix est désormais classée "zone d'alerte maximale". Onze autres agglomérations, dont Paris, ont été placées par le gouvernement en "zone d'alerte renforcée", avec entre autres mesures la fermeture des bars à 22 heures.

La mairie de Moscou, confrontée à un nouvel essor des contaminations, a demandé vendredi aux habitants âgés de la capitale russe de se confiner et a appelé les entreprises de privilégier le télétravail.

En Israël, le gouvernement a annoncé vendredi de nouvelles restrictions sur les vols internationaux.

A l'inverse, le Pérou rouvrira le 5 octobre ses frontières aériennes à un certain nombre de pays, après sept mois de fermeture.

Le 26/09/2020 à 10h37