Plus de 27 millions de personnes, soit environ le quart de la population des Philippines, sont de nouveau contraintes de rester chez elles, après le cri d'alarme des associations de médecins, qui ont averti que le pays était en train de perdre la bataille contre le Covid-19.
Depuis le début du mois de juin, alors que la plus grande partie du pays était sortie du confinement, les infections ont quintuplé, dépassant la barre des 100.000 cas.
Le reconfinement n'a été annoncé qu'avec 24 heures d'avance, conduisant de nombreux habitants à se retrouver coincés à Manille, avec l'arrêt des transports en commun, notamment des vols.
"Nous n'avons plus d'argent. Nous ne pouvons pas quitter l'aéroport parce nous n'avons pas de famille ici", se désole Ruel Damaso, un ouvrier en bâtiment de 36 ans qui voudrait retourner chez lui, à Zamboanga, dans le sud du pays.
"Nous n'avons pas été à la hauteur. Personne ne s'attendait à cela", a reconnu le président Rodrigo Duterte.
Et il n'est pas le seul dirigeant à s'inquiéter. A Genève, le directeur-général de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mis en garde contre les risques d'une épidémie très longue et surtout sans solution miracle.
"Il n'y a pas de panacée et il n'y en aura peut-être jamais", a-t-il averti lundi lors d'une visio-conférence.
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"Les essais cliniques nous donnent de l'espoir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous aurons un vaccin" efficace, notamment sur la durée, a-t-il dit.
La course aux vaccins n'en continue pas moins de plus belle. La Russie s'est dite en mesure lundi de produire "plusieurs millions" de doses dès le début de l'an prochain.
Mais d'autres experts mettent en garde contre la durée de cette pandémie hors normes, qui a déjà ravagé les économies de la planète, et préconisent de développer drastiquement les tests.
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"Nous sommes tellement attachés aux tests hauts de gamme et chers que nous ne testons personne", a ainsi déploré Michael Mina, professeur d'épidémiologie à Harvard, qui milite depuis des semaines pour ce qu'il a appelé des tests de mauvaise qualité, mais très économiques et disponibles pour tous.
"Peut-être n'avons-nous besoin que d'un test nul. S'il n'est pas cher au point de pouvoir être utilisé fréquemment, alors il détectera peut-être 85% des gens contagieux, au lieu de moins de 5%", souligne cet expert.
L'épidémie de Covid-19 continue aussi de malmener les systèmes de santé dans le monde ou d'en révéler les faiblesses, comme au Brésil où le coronavirus a mis en lumière le manque de financements et la mauvaise gestion.
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Le géant sud-américain, avec près de 95.000 morts, est le pays le plus touché en Amérique latine, continent où la pandémie poursuit sa progression. L'Amérique du Sud et les Caraïbes ont dépassé lundi le seuil des cinq millions de contaminations.
Aux Etats-unis, pays le plus meurtri par l'épidémie, plus de 46.000 nouveaux cas ont encore été enregistrés en 24 heures, ce qui porte à 4,7 millions le nombre de contaminations dans la première puissance mondiale. Plus de 18 millions de personnes dans le monde ont été contaminées par le coronavirus depuis son apparition en Chine.
L'inquiétude grandit aussi en Océanie où de multiples restrictions ont été remises en place en Australie, face à la progression de la maladie. A partir de mercredi minuit, tous les commerces non essentiels seront fermés à Melbourne, ainsi que les administrations, une mesure qui s'ajoute au couvre-feu nocturne imposé depuis dimanche soir aux résidents de la ville.
La pandémie continue aussi de peser lourdement sur les économies, en particulier sur le secteur touristique. La Norvège a annoncé lundi des restrictions sur les croisières le long de ses côtes après l'apparition de dizaines de cas du nouveau coronavirus à bord d'un navire de la compagnie Hurtigruten, qui a présenté des excuses et reconnu ses "erreurs".
Le croisiériste Carnival Cruise Line, qui avait prévu de reprendre cette semaine ses opérations après plusieurs mois de suspensions à cause de la pandémie, a finalement dû reporter ses premiers voyages faute de feu vert de l'Italie.
Et aux Etats-Unis, le plan d'aide tarde à arriver laissant chômeurs et entreprises dans le flou.
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Près d'une centaine de patrons de multinationales américaines comme Walmart, Microsoft ou Merck, ainsi que des fédérations professionnelles, ont pourtant adressé lundi une lettre aux parlementaires américains.
Ils prédisent "une vague de fermetures définitives" si rien n'est fait d'ici début septembre et "un effet domino sur les emplois détruits".
Le monde du sport tente de son côté de reprendre une vie normale. Le tennis professionnel a ainsi connu ses tout premiers échanges, après cinq mois d'interruption, au tournoi WTA de Palerme en Sicile.
Tournoi modeste, il n'en reste pas moins symbolique: plus aucune balle n'avait résonné sur les circuits professionnels depuis le 8 mars.