Comment la 5G va rendre les véhicules de plus en plus autonomes

Un véhicule autonome modifié ID Buzz du constructeur automobile allemand Volkswagen exposé au Salon international de l'automobile IAA à Munich, le 6 septembre 2023.. AFP or licensors

Une navette de livraison de repas autonome, des véhicules qui détectent les piétons cachés derrière un bâtiment... Des avancées rendues possibles grâce au développement de la 5G et l’alliance d’une dizaine de grands acteurs européens des secteurs des transports et des télécoms.

Le 18/10/2023 à 07h45, mis à jour le 18/10/2023 à 07h45

Coordonné par la Plateforme automobile (PFA), qui représente constructeurs et équipementiers du secteur en France, comme Stellantis ou Renault, et le géant européen des télécoms Nokia, le projet «5G Open Road», d’un montant de près de 90 millions d’euros, revendique faire partie «d’un des plus grands programmes» d’assistance à la conduite de véhicules automatisés connectés sur routes ouvertes en Europe.

Déployé depuis avril 2022 et pour une durée de trois ans, sur le plateau de Saclay et dans la communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc, près de Paris, son objectif est de s’appuyer sur les réseaux de télécommunication 5G de Nokia et de l’opérateur français Bouygues Telecom pour faire émerger des «cas d’usage identifiés» en zone urbaine.

Exemples: des voitures Renault truffées de capteurs dans le coffre et d’écrans de contrôle pour détecter des piétons cachés derrière un bâtiment ou un robot de livraison vert et blanc, piloté à distance par un opérateur et dont les coffres peuvent être ouverts grâce à un QR code.

Ce prototype «a vocation à pouvoir être déployé dans les prochaines années grâce au déploiement de la 5G», explique à l’AFP Antoine Lafay, directeur Systèmes et innovation véhicule connecté au sein de l’équipementier français Valeo.

Sécurité

Annoncé comme le catalyseur de la prochaine «révolution industrielle» depuis son lancement en 2020, le réseau mobile 5G promet de bouleverser des pans entiers de l’économie, grâce à son faible délai de transmission des données, un débit multiplié par dix et une sécurité renforcée.

«La sécurité est un point important pour ces services de mobilité autonomes parce que vous imaginez bien que, si on peut attaquer les véhicules et en prendre le contrôle ou dérégler la façon dont ils fonctionnent, ce serait un vrai problème. La 5G amène un niveau de sécurité qui n’existe pas aujourd’hui sur la 4G ou même sur le WiFi», insiste Emmanuel Micol, responsable de la stratégie BtoB (vente aux professionnels) de Bouygues Telecom.

«La 5G amène un niveau de sécurité qui n’existe pas aujourd’hui sur la 4G ou même sur le WiFi.»

—  Emmanuel Micol, responsable de la stratégie BtoB de Bouygues Telecom

Si le véhicule autonome est déjà une réalité «dans des zones protégées», «maintenant, il faut réussir à déployer ça dans les conditions de sécurité qui sont optimum. On va le faire au fur et à mesure que la technologie, que les équipements des infrastructures, se déploient de telle sorte qu’on puisse agrandir le domaine d’usage et le rendre universel», explique Tony Jaux, responsable du programme véhicules connectés à la PFA.

«Mais il va encore falloir beaucoup d’années», souligne-t-il, alors que la Chine et les États-Unis ont une roue d’avance sur l’Europe dans le domaine, à l’image des taxis électriques autonomes de Waymo (Google) et Cruise (General Motors) ayant investi San Francisco depuis l’année dernière.

Par Le360 (avec AFP)
Le 18/10/2023 à 07h45, mis à jour le 18/10/2023 à 07h45