Outre le procès pour abus de pouvoir qui commence le jeudi 22 juin, l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro est visé par une série de procédures judiciaires qui pourraient le conduire en prison ou lui valoir l’inéligibilité. Voici le point sur les menaces que la justice du Brésil fait planer sur l’ex-dirigeant d’extrême droite:
Devant la justice électorale
Le Tribunal supérieur électoral (TSE) se penchera jeudi sur la question de savoir s’il y a eu abus de pouvoir et utilisation abusive des médias lors d’une réunion que l’ancien dirigeant a tenue à Brasilia avec des ambassadeurs le 18 juillet 2022. Ce jour-là, il avait présenté un exposé contenant des informations erronées sur le vote électronique et suggéré l’intervention de l’armée face à une éventuelle défaillance du système, moins de trois mois avant la présidentielle, au cours de laquelle il a été battu par Luiz Inacio Lula da Silva.
Au total, 16 affaires pour lesquelles M. Bolsonaro pourrait être déclaré « inéligible » sont en cours devant le TSE. Elles concernent notamment des attaques verbales contre le système électoral. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à huit ans d’inéligibilité, ce qui l’empêcherait de participer à la présidentielle de 2026.
- Devant la Cour suprême
Jair Bolsonaro est visé par cinq enquêtes devant le Tribunal suprême fédéral (STF) qui pourraient lui valoir des peines de prison. Quatre d’entre elles portent sur des délits présumés commis durant son mandat (2019-2022), tandis que la cinquième concerne des soupçons d’incitation de ses partisans à prendre part aux émeutes du 8 janvier à Brasilia.
Dans l’une des affaires, il est accusé d’avoir interféré avec la police pour protéger des membres de sa famille soupçonnés de corruption. Une autre concerne la diffusion d’informations erronées sur le système d’urnes électroniques. Les deux autres portent sur la diffusion sur les réseaux sociaux d’un rapport de police concernant une attaque présumée contre le système électoral et sur des déclarations à propos de la pandémie, dans lesquelles il fait un lien entre vaccin anti-Covid et sida.
Ne bénéficiant plus des privilèges liés à son ancien statut de président, il fait aussi l’objet de poursuites en première instance. Il est notamment accusé de «subversion» pour sa participation à des manifestations aux slogans antidémocratiques le 7 septembre 2021. S’il est reconnu coupable et condamné à la peine maximale, il risque jusqu’à de 40 ans de prison.
Bijoux et certificat
Jair Bolsonaro est aussi visé par une enquête de la Police fédérale pour des bijoux offerts par l’Arabie saoudite, dont certains seraient entrés de manière irrégulière au Brésil en 2019. Parmi ces bijoux, une parure de diamants destinée à l’ancienne Première dame Michelle Bolsonaro, évaluée à quelque trois millions d’euros.
Ces bijoux se trouvaient dans le sac d’un assistant d’un ministre de son gouvernement qui revenait d’une visite officielle à Ryad, en octobre 2021. Ils n’avaient pas été déclarés au préalable. En mai, il a également nié être impliqué dans la falsification présumée de ses certificats de vaccination anti-Covid ainsi que ceux de proches et de collaborateurs. Dans le cadre de cette enquête, la police a perquisitionné son domicile.