Algérie: le frère d’un dirigeant de l’opposition assassiné près de la frontière avec le Mali, l’incapacité de l’armée algérienne pointée du doigt

Le frère du dirigeant d'un parti algérien de l’opposition assassiné près de la frontière avec le Mali.

Le frère du secrétaire national d’un parti politique algérien de l’opposition a été récemment tué dans une attaque terroriste à la frontière algéro-malienne. L’incident, loin d’être le premier, rappelle l’incapacité de l’armée algérienne à sécuriser ses frontières avec le Mali.

Le 10/06/2024 à 16h03

Abdellah Boutani, secrétaire national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), l’un des principaux partis d’opposition en Algérie, annonce la perte de son frère benjamin dans un assassinat près de la frontière avec le Mali, perpétré par «une horde islamo-terroriste», selon un communiqué diffusé par la formation politique sur Facebook.

«Le benjamin de notre secrétaire national, Abdellah Boutani, vient d’être assassiné au sud de Tamanrasset par une horde islamo-terroriste qui opère au nord du Mali», déplore le RCD, dont le chef de file, Atmane Mazouz, est connu pour être un farouche opposant et pourfendeur de la politique du président Tebboune.

Ce dernier n’a pas manqué de pointer sérieusement du doigt l’incompétence de l’armée algérienne à instaurer l’ordre le long de la frontière avec le Mali, marquée par l’insécurité et les dangers de tous genres.

«Ce terrible drame rappelle que la situation sécuritaire à nos frontières est loin d’être maîtrisée et que les menaces demeurent préoccupantes», s’indigne le parti, loin de l’image d’Épinal que le régime d’Alger propage à la moindre occasion sur les réseaux sociaux, de la prétendue «première puissance maghrébine» à propos de son armée.

Cet assassinat survient moins d’un mois après les déclarations incendiaires du patron du RCD à l’endroit du président algérien. Mazouz avait affirmé, début mai dans un entretien à un média algérien, que Tebboune «n’est pas président de la République» et ne jouit d’aucune légitimité.

Dans cet entretien sans langue de bois, le président du groupe parlementaire du RCD avait en effet imputé la responsabilité directe de la porosité socio-économique et de l’instabilité politique qui règnent en Algérie à la curatelle imposée par la caste des militaires au locataire du palais d’El Mouradia. «Pour nous, Tebboune est le chef de l’État. Il n’est pas président de la République, du moment qu’il a été désigné. Il ne jouit d’aucune légitimité», avait-il souligné.

Par Saad Bouzrou
Le 10/06/2024 à 16h03