SIEL 2020. Parité: du rôle des médias dans la promotion de l'égalité

Conférence sur la parité dans les médias, au stand du CNDH, lors du 26e SIEL, le samedi 8 février 2020, à Casablanca. Au micro, Latifa Akharbach, présidente de la HACA. 

Conférence sur la parité dans les médias, au stand du CNDH, lors du 26e SIEL, le samedi 8 février 2020, à Casablanca. Au micro, Latifa Akharbach, présidente de la HACA.  . DR

Lutter contre les stéréotypes dont souffrent les Marocaines et installer une véritable culture de la parité. Ces idées ont été partagées et défendues lors d'une conférence sur le rôle des médias dans la promotion de l'égalité, hier, samedi 8 février, au stand du CNDH, lors du 26e SIEL de Casablanca.

Le 09/02/2020 à 08h26

Latifa Akharbach, présidente de la Haute autorité à la communication audiovisuelle, Khadija Boujnaoui, présidente du comité parité et diversité de 2M et Michael Ingledow, chef du bureau du Conseil de l’Europe ont, chacun à leur tour, partagé leur point de vue sur les questions ayant trait à l'égalité entre hommes et femmes dans les médias, au cours d'une conférence qui s'est tenue hier, samedi 8 février, au stand du CNDH dans le Salon international de l’édition et du livre de Casablanca.

Fatima Chaabi, membre du CNDH et modératrice de ce débat, a ouvert le bal en déclarant qu’il fallait installer un véritable écosystème de la parité. «La législation seule ne suffit pas pour crééer un environnement de parité, il faut activer les lois», a-t-elle déclaré, et d’ajouter: «les médias sont un outil pour éduquer la société, le miroir de la société».

Quoique pas vraiment en accord d’accord sur cette métaphore liant les médias, miroir de la société marocaine, Latifa Aharbach a estimé que les médias devaient remplir un véritable rôle de force de proposition. Pour Latifa Akharbach, en effet, «le défi, ce n’est pas l’image de la femme, le défi, c’est le droit de la femme», a insisté Latifa Akharbach. 

Fatima Chaabi a par la suite souligné avec regret que la présence des femmes dans les médias était faible, et que ceux-ci en parlent uniquement dans des occasions spéciales. «Même la journée des droits des femmes, on la transformée en "fête de la femme". La violence à l’égard des femmes aussi, on n'en parle pas, en dehors des campagnes de sensibilisation… », s'est-elle désolée. 

Pour la présidente de la HACA, les médias doivent exercer une pression positive, en réalisant des enquêtes et en faisant preuve d'une certaine expertise. « Il faut arrêter de montrer la femme comme étant une victime, et il faut également montrer que l’homme aide aussi la femme, en révélant des exemples et non en montrant la femme comme si elle était une superwoman», a expliqué Latifa Akharbach.

La présidente de la HACA a en outre souligné que le Maroc n’avait pas réussi a créer une entente sociétale, pour déterminer quelle société on veut réellement, au delà d'un dialogue consensuel.

La stigmatisation de la femme, les stéréotypes qui ont la peau dure: ce sont là des problèmes liés aux mentalités. C’est en tout cas ce qu'a affimé Khadija El Boujnaoui, présidente du comité parité et diversité de 2M. «Les médias ont une responsabilité éducative et ont un rôle important à jouer dans la lutte contre les clichés négatifs à l’égard de la femme», a-t-elle indiqué. 

A cet égard, explique-t-elle, le comité parité et diversité de 2M a établi une charte ans laquelle la chaîne s'engage à faire face à la faiblesse de la représentativité des femmes expertes dans les médias. «Nous avons établi un répertoire qui recense toutes les femmes capables de donner leurs points de vue sur des sujets autres que celui de la cuisine ou de la mode», a souligné Khadija El Boujnaoui.

Par Qods Chabaa
Le 09/02/2020 à 08h26