Le Maroc, destination privilégiée d’un nouveau genre de tourisme, le nomadisme numérique

Travailler à distance, tout en voyageant... un nouveau genre de tourisme taillé sur-mesure pour le Maroc.

Travailler à distance, tout en voyageant... un nouveau genre de tourisme taillé sur-mesure pour le Maroc. . DR

Aujourd’hui, le travail à distance s’affranchit des dernières contraintes qui le liait à un domicile fixe pour épouser les joies du nomadisme. Bienvenue dans l’ère d’un nouveau genre de tourisme et de travail, le nomadisme numérique.

Le 03/09/2022 à 10h08

Si la pandémie a vu croître le nombre de télétravailleurs, le retour à la vie normale n’a pas signé la fin du télétravail pour autant. Bien au contraire, nombreux sont ceux qui ont décidé de poursuivre l’expérience du travail à distance et pourquoi pas, de coupler l’utile à l’agréable, en s’offrant une vie de travailleur nomade. Parce que oui, voyager tout en travaillant, c’est possible.

Exit l’obligation de travailler dans un endroit clos, de se rendre chaque jour au même endroit et de ne découvrir le monde que pendant les quelques semaines de vacances dédiées aux congés annuels. Aujourd’hui, la tendance est au Big Quit (la grande démission) outre-atlantique, mais aussi au nomadisme numérique. Un nouveau concept qui décomplexe notre rapport au travail et entend, par la même occasion, envoyer valser la culpabilité de ne pas se soumettre à la logique du métro-boulot-dodo.

Etre nomade numérique, c’est donc travailler à distance et de préférence à partir d’un pays étranger. Ainsi donc, quand les touristes regagnent leurs pénates à la fin de l’été, les nomades numériques eux, n’embarquent pas dans un vol retour et poursuivent leur séjour au soleil tout en travaillant dans un cadre de vacances offrant le confort et les outils nécessaires à un cadre professionnel.

Le Maroc, hotspot des travailleurs à distancePendant la pandémie, le phénomène d’exode a touché les grandes capitales européennes qui, à l’instar de Paris, ont vu leur population se réfugier dans les villes du Sud. Car quitte à être confinés, autant l’être sous un climat clément. Mais après le succès rencontré par ces destinations européennes ces deux dernières années, c’est désormais au tour du Maroc de s’inscrire comme le hotspot de ce nouveau genre de tourisme.

Moins cher, proche de l’Europe, moderne, le Maroc est ainsi dans le viseur de deux entreprises spécialisées dans le nomadisme numérique, Selina et Outsite, lesquelles y envisagent de grands projets d’expansion.

Le Maroc «est devenu une plaque tournante pour les nomades, parce que c'est très accessible, et c'est beaucoup moins cher que n'importe quel pays d'Europe. C'est un pays super intéressant, et il va devenir encore plus populaire, explique ainsi Emmanuel Guisset, cofondateur et PDG de Outsite, une plateforme qui propose le meilleur du coworking avec la commodité d’Airbnb.

Destiné aux entreprises, mais surtout aux nomades numériques, ce concept permet par exemple de bénéficier d’équipements sportifs gratuits (vélos, planches de surf), d’être aidé par les gérants d’une habitation pour organiser des activités sportives, de faciliter l’entrepreneuriat féminin ou encore de bénéficier d’environnements relaxants…

«Les entreprises peuvent organiser des hors-sites ou des retraites, ou offrir une adhésion et un crédit Outsite pour attirer et retenir les talents», explique le fondateur de Outsite. On travaille certes, mais dans un cadre idyllique, comme c’est déjà le cas dans neuf endroits à travers le monde, des villes côtières aux montagnes, du Costa Rico, à Porto Rico, en passant par Hawaï, Venice Beach, San Diego, Santa Cruz, Lake Tahoe, New York… et bientôt, dès le 5 septembre, à Marrakech, où l’entreprise Outsite vient d’acquérir un magnifique Riad pour y accueillir sa communauté de nomades numériques.

Et Outsite n’a pas l’intention de s’arrêter là. L’entreprise, qui compte déjà quarante-cinq propriétés à travers le monde, aurait pour ambition d’acquérir d’autres établissements au Maroc, notamment à Essaouira, rapporte le site Skift.

Le Maroc, la porte d’entrée pour l’AfriqueMais Outsite n’est pas pionnier en la matière, car déjà Selina, qui opère dans le même secteur d’activité, y a fait ses premiers pas fin mai, en inaugurant le Nomad Camp Agafay, à trente minutes de Marrakech. Un concept de coworking qui séduit et pour cause, ici on propose de dormir sous une tente bédouine, de faire du quad dans les dunes, de découvrir les villages berbères alentours, de déguster la gastronomie locale, de se rafraîchir dans une piscine avec vue sur désert, entre deux séances de travail dans l’espace coworking dont dispose le camp.

Et Ariel Levinsohn, vice-président de Selina, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Le Maroc est dans notre radar à peu près depuis le premier jour», explique-t-il avant d’annoncer «un très gros portefeuille pour le Maroc», un pays qu’il considère comme «une destination de choix» où «le tourisme va exploser».

Ainsi, après le désert d’Agafay, c’est à Dakhla, en décembre 2022, et à Essaouira, en 2023, suivis de Taghazout et Merzouga que l’enseigne Selina entend s’implanter. Du pain béni pour les nomades numériques, pour le Maroc qui attire désormais un nouveau type de tourisme, au profil jeune, moderne, aisé et qui s’inscrit dans le temps, mais aussi pour Outsite et Selina qui font ainsi leurs premiers pas sur le continent africain.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 03/09/2022 à 10h08

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Ne pas oublier aussi que ces touristes doivent avoir au préalable un visa dont la durée de leur séjour date d'entrée et sortie doit être respectée coûte que coûte sous-peine d'un refus d'une éventuelle futre demande de visa.

Soyons sérieux, notre distribution de la fibre ne peet pas cela , même avec le fibre il y a trop de coupure

Je suis Tunisien et j ai une belle ferme de 20 HA a 15 km de Tunis centre.ESt ce que je peux entrer ma ferme dans ce nouveau concept et qui contacter. Je peux mettre à la disposition des travailleurs un grand air de jeux espace vert des quand des bicyclette piscine des chauveux et plusieurs autres propositions

Et qu'en sera t il du cadre juridique et fiscal devant régir ces nomades ? Jusqu'à preuve du contraire, un touriste voyage pour se reposer visiter, découvrir et certainement pas pour travailler, produire, gagner de l'argent. Donc c une nouvelle forme d'immigration clandestine qui ne dit pas son nom ...

Exact, c'est une nouvelle forme d'immigration clandestine et l'État n'y gagnera pas grand chose s'il ne taxe pas ces personnes. D'où l'importance que le Maroc impose à son tour un visa électronique pour contrôler qui arrive sur le territoire et qui abuse de la durée légale autorisée pour y rester en tant que touriste.

Ne pas oublier que les Nomades Numériques ont besoin d'une bonne infrastructure internet (connexion rapide, prix attractif, etc...). Les pays qui attirent les Nomades Numériques (Asie, Dubaï, Estonie, Costa Rica) proposent des connexion très rapides et d'une excellent qualité...

0/800