Culture, polémique et religion: quatre confréries marocaines à connaître

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Qu'elles soient rattachées à la spiritualité soufie, qu'elles tiennent lieu de médecine de l'esprit ou de soutien actif à la culture, ces quatre confréries marocaines sont très actives aujourd'hui encore et valent le détour.

Le 26/03/2018 à 09h01

1. Ecriture et culture: Les compagnons de Gutenberg

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Cette association marocaine regroupe ceux qui se qualifient de «professionnels de l’écrit». Elle a pour but de propager et de développer la lecture et la culture au Maroc, en contribuant à construire un monde juste et fraternel dans le respect de toutes les cultures. Créée en avril 2010, la section marocaine de la Confrérie des Gutenberg compte dans ses rangs de nombreuses personnalités marocaines, de André Azoulay à Abderrahmane El Youssoufi en passant par Fathia Bennis et Neila Tazi pour ne citer que ceux-ci. De véritables bibliothèques se sont vues installées au sein de groupements scolaires à la satisfaction de jeunes avides d'apprendre et de parfaire leur formation parascolaire.

2. La médecine de l’esprit: Les Hamadcha

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Les Hamadcha font partie des trois confréries soufies les plus importantes du Maroc. Danses envoûtantes, répertoire qui brille par son originalité, la thérapie par la transe que pratiquent ses membres… autant de caractéristiques qui ont fait la renommée des Hamadcha depuis la création de cette confrérie soufie en XVIIe siècle par le Saint Sidi Ali Ben Hamdouch.

S’agissant de leur répertoire musical, celui-ci a été repris tant par les Gnawa que par les Aissawa sous le nom de «el hamdoucchiyya». Véritable espace de thérapie par la transe, le rituel des Hamadcha tient lieu de médecine de l’esprit. Chaque année, à l’occasion de leur Moussem, les Hamadcha se réunissent dans la région de Meknès.

3. L’habit ne fait pas le moine: La Tariqa Karkariya

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Cette confrérie est des plus insolites. Fondée dans les années 90 au Maroc, près de Nador, par le Cheikh Mohamed Fawzi al Karkari, cette zaouia présente une idéologie qui consiste "dans le suivi de la Sunnah par les paroles (aqwal), les actes (af’al) et les états (ahwal), ainsi que dans le fait d’obtenir l’ouverture spirituelle (fath) rapidement", dixit une présentation de cette confrérie sur leur site internet.

Toutefois, si ce mouvement s’est fait connaître dernièrement, c’est principalement en raison de la tenue de ses adeptes, les fuqaras, laquelle est constituée d’un patchwork coloré, façon arlequin. Une tenue improbable qui aurait été évoquée par les premiers soufis comme étant un moyen d’élévation de l’âme. Les couleurs quant à elles seraient une référence à l’univers. Le vêtement incite ainsi le fidèle à ne plus se soucier de ce que les autres pensent de lui, car celui-ci ne voit plus que son seigneur.

4. La plus établie: La confrérie Boutchichiya

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Cette confrérie tire son nom de celui de son fondateur, Cheikh Moulay Abd Al Qadir Al Jilani, lequel vécut entre 1077 et 1166. L’homme fut reconnu comme l’un des saints les plus populaires de son temps de la religion musulmane. Si le sanctuaire principal de cette confrérie se situe à Bagdad, ville où ce saint soufi enseigna les sciences ésotériques et exotériques, le dernier guide de la confrérie, Hamza Al Qadiri Al Boutchichi était Marocain. Sa fonction, amener les disciples à découvrir la réalité divine par leurs propres moyens.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 26/03/2018 à 09h01