Un nouvel investisseur rejoindra bientôt le projet de liaison électrique entre le Maroc et le Royaume-Uni, développé par la société d’investissement Xlinks First. Il s’agit de l’institution financière multilatérale Africa Finance Corporation (AFC), spécialisée dans le financement d’infrastructures en Afrique. L’annonce en a été faite à l’agence Bloomberg par son président-directeur général Samaila Zubairu.
«Il faut bien comprendre que l’Afrique n’est plus une œuvre de charité ou un cas d’aide. Si nous voulons atteindre le niveau zéro émission nette, nous devons nous concentrer sur les investissements», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter: «L’Afrique a le potentiel de générer plus de 110 gigawatts à partir de l’énergie éolienne et dispose également d’une énorme capacité solaire inexploitée. À cela s’ajoutent 250 gigawatts de potentiel hydroélectrique. Cela permet d’exporter de l’électricité, mais aussi de générer de l’énergie pour produire et traiter les ressources minérales du continent qui sont essentielles à la transition énergétique».
AFC rejoindra ainsi, dans ce mégaprojet, l’entreprise publique chinoise Ningbo Orient Wires & Cables, qui a annoncé en janvier dernier son intention d’acquérir près de 11% du capital de Xlinks First, le pétrolier TotalEnergies, qui avait annoncé, le 29 novembre 2023, une prise de participation minoritaire pour un investissement de 20 millions de livres sterling, ainsi que le groupe britannique Octopus Energy, spécialisé dans les énergies durables, et l’Émirati Abu Dhabi National Energy Company (TAQA).
Coût de réalisation évalué entre 22 et 24 milliards de livres sterling
Rappelons qu’à travers le projet de câble sous-marin Maroc-Royaume-Uni soutenu et reconnu d’«importance nationale» par le gouvernement britannique, Xlinks First ambitionne de produire 3,6 gigawatts (GW) d’électricité à partir de sources renouvelables.
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L’électricité sera produite dans des parcs solaires et éoliens d’une capacité de 10,5 GW dans la région de Guelmim-Oued Noun. Ces installations seront reliées au réseau électrique britannique dans le Devon, situé dans le sud-ouest de l’Angleterre, via quatre câbles sous-marins à courant continu haute tension (HVDC) de 3.800 km.
L’entreprise britannique a récemment mis à jour ses prévisions du coût de sa réalisation, désormais évalué à une fourchette allant de 22 à 24 milliards de livres sterling, soit une hausse d’environ 30% par rapport à l’estimation initiale, qui était de 18 milliards de livres sterling.