Véhicules électriques: quelles perspectives pour le Maroc?

Une ligne de production dans une usine de batteries pour véhicules électriques. (Photo d'illustration)

Revue de presseLa capacité du Royaume à attirer des investissements, à offrir un environnement compétitif et à tirer parti de ses ressources naturelles, pourrait bien faire du Maroc un modèle pour d’autres pays africains aspirant à entrer dans la chaîne de valeur des batteries. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 14/11/2024 à 22h29

Le Maroc se profile comme un acteur stratégique dans l’industrie des batteries pour véhicules électriques. Grâce à un écosystème en pleine expansion et à des partenariats internationaux de grande envergure, le Royaume pourrait devenir un centre d’exportation majeur vers l’Europe et les États-Unis d’ici 2030, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du vendredi 15 novembre, citant un rapport commandé par le gouvernement britannique.

Le Maroc «pourrait produire et exporter de manière compétitive des batteries LFP (lithium-phosphate de fer) vers l’Europe d’ici 2030 à un coût de production de 68 à 72 USD/kWh», lit-on. Ce positionnement permettrait au Maroc de générer entre 10 et 15 milliards de dollars de revenus annuels et de créer environ 22.000 à 25.000 emplois, plaçant le Royaume sur un pied d’égalité avec les grands fabricants mondiaux comme la Chine, l’Indonésie, l’Europe et les États-Unis.

La compétitivité du Maroc repose sur plusieurs facteurs. Le pays dispose d’une économie politique stable, une proximité géographique stratégique avec l’Europe et des accords de libre-échange qui facilitent les exportations en franchise de droits vers l’UE et les États-Unis. Ces éléments renforcent son attrait pour les investisseurs étrangers, notamment dans un secteur où l’autonomie des chaînes d’approvisionnement est devenue cruciale dans un contexte de diversification loin de la Chine.

«L’attractivité du Maroc pour l’industrie des batteries ne repose pas seulement sur son emplacement stratégique et ses accords commerciaux», lit-on. Le rapport souligne également la richesse en ressources naturelles du pays, indispensables pour la fabrication de batteries. Avec des réserves de lithium, de cobalt, de phosphore et de cuivre, le Maroc dispose de matières premières clés, réduisant les coûts de production en diminuant la dépendance aux importations.

Les perspectives prometteuses de l’industrie des batteries au Maroc ont déjà attiré d’importants investisseurs internationaux, notamment chinois. En juin dernier, Gotion High Tech a annoncé la construction d’une gigafactory de 1,3 milliard de dollars à Kénitra, prévue pour entrer en production en 2026. Avec une capacité initiale de 20 gigawatts par heure et une capacité finale prévue de 120 GWh, cette usine devrait renforcer la capacité du Maroc à répondre aux besoins croissants en batteries sur le marché mondial.

«D’autres acteurs majeurs de l’industrie des batteries se sont également tournés vers le Maroc. En mai, les fabricants chinois Hailiang et Shinzoom ont engagé près d’un milliard de dollars pour des projets de production de cuivre et d’anodes à Tanger Tech, tandis qu’en avril, BTR New Material a signé un accord pour établir une usine de production de cathodes. Par ailleurs, en septembre de l’année dernière, CNGR Advanced Materials s’est associé au fonds d’investissement Al Mada pour un projet d’usine de batteries à Jorf Lasfar, avec un investissement estimé à 2 milliards de dollars», rappelle Les Inspirations Eco.

Par Nabil Ouzzane
Le 14/11/2024 à 22h29