Au cours des dernières années, le Maroc a accompli des progrès notables en matière de développement durable et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces performances remarquables ont été confirmées par plusieurs rapports et études internationaux. Dernier fait marquant: le classement du Royaume à la 8ème position dans l’Indice de performance climatique 2025 (CCPI), dévoilé lors de la COP29, qui se tient actuellement à Bakou, en Azerbaïdjan. Ce classement représente un gain d’une place par rapport à l’année précédente.
Leader en Afrique et dans le monde arabe, le Maroc devance des nations reconnues pour leurs efforts en matière de décarbonation, telles que la Norvège (9ème), la Suède (11ème) et l’Allemagne (16ème). Le CCPI évalue les performances climatiques de 63 pays et de l’Union européenne, couvrant plus de 90% des émissions mondiales de GES. Les évaluations se basent sur quatre critères principaux: les émissions de GES, la production d’énergies renouvelables, la consommation énergétique et les politiques climatiques.
Moins de subventions aux énergies fossiles, davantage d’investissements dans les énergies renouvelables
Ambitionnant de porter la part des énergies renouvelables à 52% de son mix énergétique d’ici 2030, le Maroc doit toutefois relever plusieurs défis pour renforcer sa transition énergétique, selon les experts du rapport. Parmi les axes prioritaires, l’augmentation de la production d’énergies renouvelables, catégorie où le pays a obtenu un score «faible», contraste avec les performances «moyennes» et «élevées» enregistrées respectivement pour les émissions de GES, la consommation énergétique et les politiques climatiques.
Malgré des avancées dans les projets solaires et éoliens, le Maroc demeure fortement dépendant des énergies fossiles. Les experts suggèrent de réorienter les subventions accordées aux combustibles fossiles vers le soutien des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Cette dépendance se traduit également par une forte importation énergétique, représentant plus de 90% de la consommation totale du pays. En 2023, malgré une baisse de 20,4% des importations d’énergie par rapport à 2022, la facture énergétique reste élevée, atteignant 122 milliards de dirhams, selon l’Office des changes. Une augmentation de la capacité des énergies renouvelables pourrait réduire ce déficit.
Réduire les coûts des technologies vertes et renforcer les cadres institutionnels
«En lien avec cette expansion, les capacités techniques et institutionnelles doivent être renforcées à tous les niveaux, car elles sont essentielles à la mise en œuvre de la politique climatique », préconisent-ils, estimant, en outre, que les mécanismes de tarification du carbone, déjà évoqués par le gouvernement, devraient être introduits «pour internaliser les coûts environnementaux des combustibles fossiles».
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Ces experts pointent également du doigt les coûts initiaux élevés des technologies dédiées aux énergies renouvelables ainsi que la dépendance aux financements extérieurs, qui, selon eux, constituent des obstacles au développement de ces énergies vertes. «L’évolution des cadres réglementaires peut également dissuader les investisseurs. Il existe également un manque d’incitations à la production d’énergie renouvelable au niveau des entreprises locales et des particuliers », constatent-ils.
Enfin, ils recommandent d’utiliser des systèmes d’irrigation goutte à goutte et d’introduire progressivement des pratiques de semences durables pour favoriser la résilience de l’agriculture, dans ce contexte de changements climatiques.