Pour les entreprises qui veulent faire face à la concurrence nationale et internationale, dans un environnement en profonde mutation, la transformation digitale n'est plus un luxe, mais une nécessité. Un virage parfois difficile à prendre pour les TPE et PME marocaines, qui doivent surmonter plusieurs obstacles.
Afin d’accompagner ces petites et moyennes structures à se digitaliser, augmenter leur productivité, conquérir de nouveaux marchés et saisir de nouvelles opportunités de développement, le Club des dirigeants (CDD), réseau marocain de chefs d'entreprises, a décidé de lancer un nouveau programme d’accompagnement spécifiquement dédié aux TPE et PME, afin de les aider à se mettre aux normes de la transformation digitale, qui s’est accélérée depuis le déclenchement de la crise sanitaire.
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«Ce programme va s’étaler sur une année et demi. Son objectif est d’accélérer l’immersion des TPME marocaines dans l'économie numérique. Nous allons tout d’abord mesurer la maturité digitale des entreprises, avant de procéder à un accompagnement sur mesure, par promotion de ces TPE et PME. L’idée n’est pas seulement de digitaliser un process, de créer une application ou un site web, mais d’inculquer la culture digitale à l’échelle de toute l’entreprise pour réussir sa transformation digitale», explique, interviewé par Le360, Omar Benmoussa, qui préside la Commission économie numérique et innovation du CDD.
Un besoin qui s’est davantage accentué depuis le déclenchement de la crise sanitaire qui a provoqué un véritable changement dans les habitudes des consommations. «Si on parle aujourd’hui de l’e-commerce et de la vente en ligne, l’objectif pour une entreprise, c’est de doubler son chiffre d’affaires et de séduire de nouveaux clients qui, depuis la crise sanitaire, sont plus branchés sur internet et davantage intéressés par les services digitaux. Avec la naissance et la multiplication des plateformes de ventes au niveau international, la TPE et PME marocaine n’a pas d'autre choix que de s’immerger dans la vague digitale si elle veut rester compétitive», explique-t-il.
Interrogé sur la pertinence de mettre en place une réglementation pour protéger l’entreprise et les produits nationaux contre la concurrence internationale, parfois féroce, Omar Benmoussa estime que la priorité est de garantir une concurrence saine sur le marché.
«Il ne faut pas être dans l’extrémité du capitalisme ni l’extrémité de la protection de l’entreprise nationale. Je pense qu’il faut laisser le marché réguler l’offre et la demande pour avoir une concurrence saine. Aujourd’hui, le Made in Morocco est un mouvement, le rôle de l’Etat est de valoriser ces produits à travers la réglementation, mais pas pour limiter la consommation des produits internationaux, mais plutôt pour encourager celle du produit local. In fine, c’est cette concurrence qui garantit la qualité des services et des produits disponibles sur le marché», souligne-t-il.