Le problème ne se limite pas à un seul opérateur. Les réseaux des trois acteurs du secteur télécoms font l’objet de perturbations. Que ce soit pour les appels ou la connexion, le constat est le même. Dans une analyse dédiée, le quotidien L’Economiste explique dans son édition du 11 octobre 2024 les raisons possibles de ce dysfonctionnement.
Le congestionnement du réseau peut ainsi provenir de l’insuffisance de la capacité des câbles (cuivre et fibre optique) à faire transiter le signal, de l’insuffisance de la capacité de traitement des équipements actifs qui traitent le signal ou encore de l’insuffisance de souscription des opérateurs au transit IP, soit la capacité de transit internet achetée par les opérateurs. «Il est aussi fort probable que les trois causes se conjuguent sur fond de manque de capacités et de saturation de la bande passante», lit-on.
Les bruits et le parasitage sur les lignes de téléphonie mobile proviennent, eux, essentiellement d’interférences dans les fréquences (2G, 3G, 4G), des satellites attribués aux opérateurs ou des appareils qui utilisent les mêmes fréquences.
Autres explications techniques: «le Maroc est en pleine préparation pour le passage à la technologie 5G. Du coup, les opérateurs sont dans l’obligation de libérer certaines fréquences qui vont être utilisées par la 5G. Le processus de libération n’étant pas achevé, il engendre des perturbations et des bruits sur le réseau», précise L’Economiste, citant un expert.
La saturation des réseaux s’explique aussi par l’insuffisance du nombre de câbles sous-marins, explique un autre spécialiste. Ces tuyaux sont en cours de renforcement avec l’atterrissage de deux câbles sous-marins d’ici fin 2025 (Medusa à Tétouan et Nador).
Le déficit généré par l’absence de partage et de mutualisation des infrastructures de fibre optique entre opérateurs n’arrange rien. Sans oublier que les infrastructures en cuivre (qui sont limitées et saturées) subsistent. «Ces infrastructures n’ont pas encore été remplacées dans le cadre du déploiement des réseaux fibrés et en l’absence d’un plan national qui officialise la fin des réseaux cuivrés», lit-on encore.