Stress hydrique: la situation est de plus en plus critique dans la région Souss-Massa

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Sur l’ensemble des 8 barrages alimentant la région, le taux de remplissage moyen ne dépasse guère les 12%. Malgré les mesures de restriction sur la consommation d’eau prises par les autorités, la situation se dégrade de jour en jour.

Le 27/09/2020 à 12h53

La situation hydrique devient critique dans la région de Souss-Massa à cause du déficit pluviométrique persistant et de la baisse inquiétante des retenues d’eau des principaux barrages.

Les chiffres publiés par l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa montrent une baisse considérable des retenues d’eau des principaux barrages alimentant le grand Agadir en eau potable. C’est ainsi que le barrage Ibn Tachfine a enregistré, à la date du 25 septembre 2020, un taux de remplissage de seulement 12,4%, soit 36,9 millions de mètre cubes, au lieu de 296 millions représentant sa capacité totale.

La situation est encore plus inquiétante pour le barrage Moulay Abdellah, dont le taux de remplissage se limite à la même date à 9,9%, soit 9 millions de mètres cubes sur 90,6 millions. Quant au barrage Abdelmoumen, il est presque à sec. Les retenues de cet ouvrage d’une capacité de 198,4 millions de mètres cubes se limitent actuellement à 2,2%.

Au total, sur l’ensemble des 8 barrages alimentant la région, le taux de remplissage moyen ne dépasse guère les 12%. Du jamais vu.

Cette situation alarmante est le résultat de plusieurs années de sécheresse et de faibles précipitations. Pour l'année hydrologique 2019-2020, les précipitions ont enregistré un total de 93 millimètres, alors que dans une année normale, les précipitations atteignent à 230 millimètres.

Autre donnée édifiante et non moins inquiétante: les barrages de la région n'ont reçu que 30 millions de mètres cubes d’eau pour l'année hydrologique 2019-2020, au lieu des habituels 476,5 millions de mètres cubes d’eau reçus dans une année normale.

La cote d’alerte est également atteinte pour les réserves d’eau souterraines, qui constituent une part importante du potentiel en eau du bassin de Souss Massa.

Face à cette situation critique du stock de ressources en eau dans la région, l'Agence du bassin de Souss-Massa, a déjà pris une série de mesures pour gérer ce stress hydrique. En mars dernier, le wali de la région de Souss-Massa, Ahmed Hajji, avait décidé la mise en place d’un dispositif d’économie d’eau dans la région. Des restrictions avaient ainsi été prises en matière d’arrosage des zones vertes, de lavage des voitures ou encore de remplissage de piscines.

En juin dernier, la part de certains périmètres agricoles, comme ceux de Taroudant ou Sebt El Gerdane, dont les besoins en eau d’irrigation exercent une grande pression sur les barrages, a été réduite.

Face à ce déficit en eau préoccupant, l'Agence du bassin des eaux de Souss-Massa appelle les citoyens et tous les usagers de l'eau potable ou d'irrigation à rationnaliser leur consommation de cette substance vitale.

Mais il en faudra bien plus pour résoudre durablement cette problématique. La région attend avec impatience la station de dessalement de l’eau de mer, dont la mise en service est annoncée pour mars 2021, et qui devrait satisfaire les besoins en eau potable du Grand Agadir et en eaux d’irrigation la plaine de Chtouka.

L’usine affichera une capacité de 275.000 m3 par jour. Au moins 150.000 m3 d’eau seront ainsi acheminés quotidiennement vers le Grand Agadir, comprenant la ville et le territoire.

Une enveloppe de 115 milliards de dirhams a été consacrée à la région Souss-Massa dans le cadre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. Ainsi, plus de la moitié de ce montant, soit 60,9 milliards de DH, a été dédiée au développement de l’offre hydrique via la réalisation des barrages.

Par Amine El Kadiri
Le 27/09/2020 à 12h53

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priez dans les mosquées avec les jellaba à l'envers , ou bien creuser des grands lacs pour dessaler l'eau de l'Océan Atlantique , et de la méditerranée, pour permettre à tout le monde irriguer à volonté, comme elle fait l'Europe , sans avoir recours à tourner les jellabas Incha Allah

Nous l avons dit et ne le réduisons encore à qui veut entendre. Le dessalement de L eau de mer est une nécessité incontournable, et ce, vue les changements de climat qui ont agi sur la pluviométrie. Les barrages ne sont plus rentables dans ce cas.Donc, il faut agir vite à installer des usines de dessalement de l eau de mer.Il faut que nous profitons de nos 2 mers et du soleil sans retarder. A bon entendeur , fini bien ce qui est bien.Thanks

Il faudrait peut-être interdire les piscines et arrêter de faire des golfs pour les bobos de touristes étrangers. Il faudrait peut-être inventer un tourisme plus écolo il est grand temps messieurs les politiques. C est le moment des réformes profitez en. La population d abord les touristes après.

Bonjour, D'où vient cette photo on dirait pas du Maroc ! pourquoi vous ne donner presque jamais le nom du lieu de vos photos ? alors que de simples sites le fait ?

Il faut changer les cultures gourmandes en eau. Les lavages des voitures et le gaspillage à outrance, les piscines chez les particuliers, les mentalités n'ont toujours pas évoluées. Personne des responsables n'a essayé de sensibiliser les citoyens, ni même la RAMSA devait au-moins l'écrire sur les factures. Et quelque part heureusement qu'on n'a pas eu de touristes qui sont de gros consommateurs d'eau.

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