Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, était l'invité de la première conférence annuelle du cycle «Think 2 impact» organisé par l'Association marocaine des ingénieurs Arts et Métiers, sous le thème «Souveraineté industrielle et économique: défis, atouts et perspectives». Lors de son intervention, il a expliqué qu’au-delà du défi qu’elle représente, la souveraineté industrielle nationale est une opportunité exceptionnelle à saisir pour créer davantage de valeur et s’adapter aux nouveaux besoins du marché, à condition de faire preuve de vigilance quant au choix des partenaires économiques.
«Aujourd’hui la souveraineté industrielle est la capacité de répondre à ses besoins avec agilité tout en faisant confiance aux solutions nationales», explique le ministre de l’Industrie, notant que la compétitivité de l’écosystème industriel national est le résultat de sa montée en compétence et de sa capacité d’innovation.
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«Si on est plus compétitif sur l’automobile, l’aéronautique ou le textile, ce n’est pas à cause du faible coût du travail, mais parce qu’on a réussi à offrir à nos clients une qualité aux standards internationaux, tout en innovant pour répondre aux nouveaux besoins du marché», explique-t-il, notant que le coût du travail au Maroc est plus cher que dans beaucoup de pays d’Europe de l’Est, à la fois pour les ouvriers et pour les cadres.
Si le Maroc a fait preuve durant cette conjoncture de sa capacité innovante à créer et à inventer des solutions pour répondre à ses besoins, l’écosystème industriel devrait désormais capitaliser sur ces atouts et ses ressources humaines pour se positionner sur le devant de la scène économique.
«Les jeunes Marocains sont en mesure d’offrir aujourd’hui des solutions novatrices. Ces solutions permettront non seulement d’assurer la souveraineté industrielle nationale, mais aussi la souveraineté industrielle au niveau régional», assure-t-il.
Dans le cadre de la reconfiguration des chaînes de valeurs mondiales dans un contexte post-crise, Ryad Mezzour appelle l’ensemble des acteurs de l’écosystème national à faire preuve de vigilance dans le choix des partenaires économiques et commerciaux. «Les Chinois voient le Maroc comme une porte d’accès au marché européen et au marché américain. En voyant arriver ces investissements, on peut se dire que c’est gagnant-gagnant, mais il faut être très vigilant», met-il en garde.
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«Les Européens sont nos clients, si on appauvrit leur flagship, on les appauvrit aussi et ils achèteront de moins en moins chez nous. S'ils se sentent agressés par une puissance qui les empêchent d’accéder à son marché, ils vont commencer à nous fermer les portes aussi», explique-t-il.
Et d’ajouter: «Tout l’enjeu est d’essayer de garantir cette souveraineté industrielle, en multipliant les partenaires et en essayant de consolider un écosystème qui permettent d'offrir différentes solutions, mais en même temps se positionner en tant que membre d’une communauté Europe-Afrique qui doit être dans un co-développement sans forcément être le cheval de Troie d’autres puissances qui vont appauvrir cette zone qui est à la base notre marché naturel».
«Il faut qu’on se voie comme garant de la souveraineté d’un tiers de globe, mais aussi garant de sa prospérité», indique le ministre de l’Industrie.
Revenant sur la relance de l'activité industrielle au niveau national, le ministre de tutelle s’est montré rassurant. Selon lui, la reprise du secteur est bien confirmée et l’ensemble des emplois perdus depuis le début de la pandémie ont été récupérés.
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«Avec l’arrivée de la pandémie, nous avons perdu 40% des emplois industriels en quelques mois. Mais aujourd’hui je peux officiellement vous annoncer que nous avons récupéré tous nos emplois industriels, en volume, en masse et dans les grandes masses. On a même dépassé les chiffres de décembre 2019 en termes d’emplois industriels», assure-t-il, notant que des secteurs ont déjà dépassé les niveaux d’emplois observés en 2019, à l’image du textile qui a récupéré jusqu'à 120% des emplois d’avant crise.
Et d’ajouter: «Nous avons commencé à recevoir les premières commandes depuis la reprise de l’activité au niveau mondial. Ça veut dire que nous sommes capables de tout produire, qu'on est en compétition avec toutes les usines du monde et qu’on offre les conditions les plus attractives», conclut le ministre de l’Industrie.