Le gouvernement est décidé à poursuivre le soutien du pouvoir d’achat des Marocains en continuant à subventionner le prix d’un certain nombre de produits de première nécessité, notamment le gaz butane, dont les cours ont atteint des niveaux record sur les marchés internationaux. «Le montant alloué à la caisse de compensation va passer de 17 milliards de dirhams à 20 milliards de dirhams. Il n’est pas question d’augmenter le prix de la bonbonne de gaz», a déclaré Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce lors de son passage dans l’émission «Confidences de presse» diffusée hier, mercredi 16 février 2022, sur 2M.
«Nous suivons de près l’évolution quotidienne des prix, produit par produit. S’il y a besoin de solutions spécifiques pour certains produits ou secteurs, le gouvernement reste ouvert pour étudier tous les dossiers», a-t-il ajouté.
Evoquant l’impact de la pandémie sur le secteur industriel, Ryad Mezzour a assuré qu’en l’espace de quelques mois, le Maroc a pu retrouver ses pleines capacités de production. «Le secteur industriel a récupéré tous les emplois perdus depuis le début de la crise sanitaire», a indiqué le ministre en se référant aux derniers chiffes de la CNSS arrêtés à fin 2021.
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Le Maroc est bien positionné sur la nouvelle cartographie des chaînes de valeur à l’échelle internationale, a souligné Ryad Mezzour, ajoutant que plusieurs grandes firmes ont exprimé leur intérêt pour délocaliser une partie de leurs unités productives actuellement en Asie et venir s’installer au Maroc. «Nous sommes, dit-il, en guerre avec trois ou quatre autres pays, en Méditerranée et en Europe de l’Est, pour attirer ces investissements. Le Maroc est bien placé sur les radars des investisseurs».
Abordant les efforts fournis par son ministère dans le cadre de la consolidation de la souveraineté industrielle, Ryad Mezzour a fait savoir que pas moins de 731 projets ont été retenus pour bénéficier de l’appui de l’Etat (une enveloppe de 6 milliards de dirhams), présentant un potentiel de substitution des importations de l’ordre de 43 milliards de dirhams. Selon lui, 70% des porteurs de ces projets ont déjà acquis le foncier et ont commencé à investir.
Interrogé sur sa vision à l’égard des Accords de libre échange, le ministre de l’Industrie et du Commerce a insisté sur le principe de la réciprocité. «Nous devons rester vigilants vis-à-vis de certains pays. Nous devons absolument protéger l’écosystème industriel marocain», a ainsi souligné Ryad Mezzour.