Les sociétés de transfert d’argent s’organisent à leur tour pour canaliser les aides financières à destination des sinistrés du séisme au Maroc afin d’initier la reconstruction des zones touchées, indique Jeune Afrique. Le mensuel précise que Western Union a décidé de supprimer les frais de transfert sur l’ensemble des opérations vers le royaume.
Une mesure également prise par WorldRemit (399 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2021), dès le 9 septembre –soit au lendemain de la catastrophe. «Le groupe britannique, sur [le réseau social] X conseillait cependant aux consommateurs de privilégier les virements bancaires, car de nombreux points de retrait d’espèces ont été touchés par la catastrophe», précise le média.
«Leur concurrent chinois MoneyGram (1,28 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2022), de son côté, a annoncé sur X qu’il fera des dons aux sinistrés, sans en préciser la nature, via l’ONG GlobalGiving», indique aussi Jeune Afrique.
Les dons serviront à fournir des abris, de la nourriture, de l’eau et plus encore.
De manière générale, les transferts d’argent représentent une manne financière importante pour le pays. Les Marocains de l’extérieur évoquent le soutien familial, le financement des études ou l’épargne, pour justifier leurs envois massifs de capitaux.
Selon une étude menée par Western Union en 2022, dans 20 pays dont le Maroc, 62% des clients envoient ou reçoivent de l’argent au minimum une fois par mois.
«Selon l’office marocain des changes, les transferts des MRE ont culminé à 110,7 milliards de dirhams en 2022, soit 10 milliards d’euros, un chiffre en progression de 15,2 milliards de dirhams par rapport à 2021. Cette activité financière hisse le pays au troisième rang des pays qui reçoivent le plus de devises étrangères en Afrique, derrière l’Égypte (26,2 milliards d’euros) et le Nigeria (19,6 milliards d’euros)», précise Jeune Afrique.
Cette manne financière représente 8% du PIB marocain, selon Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. A l’occasion d’un forum sur la réduction des coûts des transferts de fonds de la diaspora africaine, tenu à Rabat, le gouverneur de la Banque centrale a précisé que l’argent reçu au Maroc a servi à financer «plus du tiers du déficit commercial et représente près de 20% des ressources collectées par les banques» du pays.