Comment évolue l’économie depuis le début de l’assouplissement du confinement en juillet dernier? Le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, a apporté des éléments de réponse à cette question, lors d’une rencontre, tenue hier jeudi, avec les membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Les nombreux indicateurs chiffrés, présentés par l’argentier du Royaume à cette occasion, laissent entrevoir des signaux encourageants de reprise de l’activité économique, après plusieurs mois de profonde déprime.
Ainsi, l’atténuation de la contreperformance des activités non agricoles (industries et services) semblent se confirmer. Cette légère embellie se traduit essentiellement par le bon comportement du secteur minier, la poursuite de l’évolution favorable de l’activité portuaire, la reprise de certaines branches industrielles, comme l’automobile ou l’agro-alimentaire, et l’atténuation de l’évolution négative des ventes de ciment.
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Autre signal prometteur: la reprise de la demande nationale en énergie électrique. Celle-ci a évolué à un rythme moyen de +0,8% à partir du 1er juillet 2020 après des baisses significatives, de l’ordre de -15% durant la période du confinement général. Ce qui dénote, aux yeux de Benchaâboun, une reprise progressive de l’activité économique.
Certains indicateurs relatifs aux comptes extérieurs incitent également à l’optimisme. C’est le cas du déficit commercial qui s’est allégé de 22,5% à fin septembre, du redressement surprise des recettes des MRE de +3,8% à fin octobre 2020, ou encore de l’amélioration des avoirs officiels de réserve. A fin septembre, ces avoirs se situent à 306,4 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 7 mois et 16 jours d’importations de biens et services.
Toutefois, a nuancé le ministre, tout n’est pas rose. Certains secteurs continuent de souffrir et n’entrevoient toujours pas le bout du tunnel. Il s’agit notamment du tourisme et des activités connexes avec un repli des recettes de voyages de 62,5%, soit 42 milliards de dirhams en moins. D'autres secteurs sont totalement à l’arrêt depuis le début de la pandémie, comme les activités de l’événementiel.
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Le ralentissement de l’investissement révélé par le recul persistant des importations en biens d’équipement, de l’ordre de 20%, est un autre point noir. Il en est de même pour le marché du travail, qui a enregistré une perte nette de 581.000 postes d’emploi à fin septembre par rapport à la même période de l’année précédente.
Toujours est-il qu’en dépit de la persistance de ces difficultés, l’espoir d’une sortie de crise progressive gagne petit à petit les opérateurs économiques marocains. D’autant que, comme l’a souligné le ministre des Finances, «de nouvelles encourageantes relatives à l’efficacité de certains vaccins viennent éclaircir l’obscurité de ce contexte dominé par l’incertitude».