À sa prise de fonction, Leila Benali a immédiatement été confrontée aux enjeux majeurs du secteur minier marocain, un pilier essentiel de l’économie nationale. Devant la Chambre des représentants, la ministre a souligné le poids économique de l’industrie minière, la qualifiant de pilier essentiel de l’économie nationale.
Selon ses chiffres, rapportés par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 11 décembre, le secteur représente près de 10% du produit intérieur brut, environ 20% de la valeur des exportations et génère plus de 40 000 emplois directs, témoignant de son importance stratégique dans un contexte de pression économique et de recherche de souveraineté industrielle.
La ministre a ensuite détaillé les mesures concrètes prises à la suite de ce drame. Le projet de loi initial, 33-13, a été retiré en 2021 pour être entièrement réécrit, donnant naissance au projet de loi 72-24. L’objectif affiché est de placer la vie et la sécurité des travailleurs au centre de la réglementation minière. Parmi les innovations prévues figure la création d’une carte professionnelle garantissant à chaque mineur l’ensemble de ses droits et acquis.
Le texte remanié ne se limite pas à des ajustements techniques. Il simplifie les procédures administratives, encourage l’industrie de transformation, instaure un comité national dédié aux minerais stratégiques et renforce le contenu local. Pour Leila Benali, ces mesures s’inscrivent dans un mouvement plus large visant à améliorer la gouvernance et à consolider les chaînes de valeur nationales.
«Au-delà de la réglementation, la ministre a élargi son intervention aux réalités régionales», note Les Inspirations Eco. Les zones minières traditionnelles, comme le Tafilalet et Figuig, longtemps considérées comme périphériques, sont désormais intégrées dans la stratégie nationale. À ce titre, elle a rappelé les conclusions de la troisième réunion du conseil d’administration du CADETAF, présidée le 31 octobre 2025, qui a fait le bilan des activités de 2025 et fixé le programme pour 2026-2027.
Ces zones font l’objet d’une attention particulière afin d’intégrer leur potentiel économique tout en prenant en compte leurs vulnérabilités. Les visites sur le terrain ont permis à la ministre de constater les contraintes auxquelles font face les artisans miniers, conduisant à la signature d’une convention destinée à moderniser la prospection, renforcer les services techniques et créer des zones industrielles spécialisées, y compris certaines à régime incitatif. La province de Jerada bénéficie également d’un plan intégré visant à développer des programmes territoriaux novateurs, notamment une plateforme numérique destinée à relier directement les mineurs de charbon au marché national pour garantir un revenu équitable et un cadre légal clair.
Enfin, Leila Benali a évoqué les perspectives industrielles du secteur pour les années à venir. Le gouvernement met en avant des initiatives innovantes, notamment la valorisation des matériaux miniers recyclés, qualifiée «d’innovation africaine». «Des projets d’infrastructures reliant Nador et Jorf Lasfar, comprenant routes et pipelines, visent à soutenir le développement de l’industrie de transformation minière», souligne Les Inspirations Eco.
Par ailleurs, le lancement en 2026 d’un registre minier national digitalisé rassemblera plus de 240 procédures administratives, afin de simplifier les démarches, renforcer la transparence et améliorer l’accès à l’information. La transformation prochaine de l’Office national des hydrocarbures et des mines en Office national des industries minières, à travers le projet de loi 56-24, représente un tournant majeur destiné à dynamiser la recherche, diversifier les financements et renforcer la gouvernance sectorielle.







