L’ESMA a estimé que l'agence de notation s'était mise en situation de conflits d'intérêts. Entre juin 2013 et avril 2018, quand Fitch était encore détenu en partie par l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, l'agence a noté les groupes Casino et Renault, ainsi que la Fondation Nationale des Sciences Politiques, alors que son actionnaire siégeait au sein de leurs conseils d'administration, relève l'ESMA. Fitch représente 15,1% du marché des notations de crédit dans l'Union européenne, contre 46,3% pour Standard & Poor's (S&P) et 32% pour Moody's.
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Dans son dernier rapport sur le secteur bancaire marocain, l’agence Fitch avait pointé ouvertement la faible qualité des actifs et le manque de fonds propres qui, à ses yeux, continuent de peser lourdement sur la viabilité des banques marocaines. La réponse du gendarme du marché bancaire marocain n'a pas tardé à se faire entendre.
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Le mardi 19 mars dernier, lors de son point de presse trimestriel, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a vivement critiqué les résultats de l’analyse faite pour la deuxième année consécutive par l’agence Fitch qui, a-t-il soulevé, s’inscrit en contradiction avec les autres agences internationales de notation voire avec la lecture faite par des organismes internationaux, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, en tête. «Nous avons envoyé hier une longue lettre au président du groupe Fitch, dans laquelle nous nous expliquons, argument par argument. Nous ne sommes pas une banque centrale bananière et ils savent bien que BAM n’est pas à prendre comme ça», a ainsi affirmé le wali de Bank Al-Maghrib.