Pourquoi les banques marocaines restent encore fragiles

Entrée du siège de l'agence internationale de notation Fitch Ratings, à New York.

Entrée du siège de l'agence internationale de notation Fitch Ratings, à New York. . DR

Les 20 plus gros prêts distribués représentent 20% du montant total des crédits de l’ensemble des banques de la place, constate l’agence de notation britannique Fitch dans son dernier rapport sur le secteur bancaire marocain.

Le 09/03/2019 à 11h54

La faible qualité des actifs et le manque de fonds propres continuent de peser lourdement sur la viabilité des banques marocaines, souligne le nouveau rapport de l’agence de rating Fitch.

Le taux de sinistralité (créances douteuses/total prêts) des sept plus grandes banques de la place est resté en-dessous de 10% au cours des cinq dernières années, se situant à 9,8% à la fin du premier semestre, un niveau nettement plus élevé comparativement à celui observé sur les marchés développés, note le rapport. Fitch estime que la situation pourrait s’aggraver davantage dans la perspective du passage à une nouvelle étape dans la mise en œuvre des normes IFRS.

Le rapport de Fitch met en garde contre le risque pesant sur les actifs des banques, en lien avec le niveau élevé de concentration sur les gros débiteurs. À fin juin 2018, les 20 plus gros prêts distribués représentent 20% du montant total des crédits de l’ensemble des banques notées par Fitch.

L’entrée en vigueur de la norme IFRS9 en janvier 2018, poursuit la même source, a clarifié les prévisions en matière de créances douteuses, incitant les banques à augmenter les provisions et à améliorer la couverture du risque de crédit. Le taux de couverture des créances douteuses s’élève à 83% chez les sept plus grandes banques à fin juin 2018, contre 73% à fin décembre 2017.

Selon Fitch, l'introduction de la norme IFRS 9 a révélé au grand jour l’insuffisance des capitaux propres du secteur bancaire marocain. L’agence n’omet cependant pas de rappeler que ce nouveau dispositif comptable n'a eu aucune incidence immédiate sur les ratios des fonds propres réglementaires, étant donné que Bank Al-Maghrib a accordé aux banques un délai d’adaptation de cinq ans, leur permettant de lisser l’impact de la nouvelle norme sur les capitaux propres.

Par Wadie El Mouden
Le 09/03/2019 à 11h54