Lors de son passage dans l’émission «Grand Format-Le360», la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a tenu à rassurer quant au niveau de la dette publique qui s’est élevé à près de 69% du PIB en 2021 et devrait atteindre 70% à fin 2022.
Pour la ministre, quoique ce niveau reste relativement élevé, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. «On s’était fixé, il y a plus longtemps, des niveaux beaucoup plus bas, mais par rapport au contexte, nous avons été extrêmement rigoureux et disciplinés pour maintenir et juguler l’endettement à ce niveau-là», a-t-elle souligné.
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Et d’ajouter: «Ce qui est important pour nous, c’est au minimum maintenir cette tendance, voire l’inverser et revenir vers une tendance baissière. Dès la sortie de la crise, nous fixerons des objectifs plus ambitieux qui vont nous permettre de reconstituer l’espace budgétaire nécessaire pour pouvoir faire les grandes réformes dans notre pays.»
Pour ce qui est de l’impact de la hausse du dollar et des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine sur la dette marocaine, la ministre s'est montrée rassurante du fait notamment du poids de la dette intérieure dans la dette globale qui permet d’épargner le Maroc en bonne partie des fluctuation internationales.
«Dieu merci, la dette intérieure constitue l’essentiel de notre dette. On est un peu préservés par rapport à ces fluctuations. En 2023, on pourra avoir des scenarii de petite augmentation sur les taux d’intérêt, c'est simulé sur nos charges, mais ça ne remet pas en cause les grands équilibres. Le plus important, c'est d’avoir une gestion dynamique et active de la dette extérieure. Les dernières expériences de sorties ont confirmé, quoique le contexte était différent, la solidité du papier Maroc qui nous permet d’arbitrer entre l’intérieur et l'international», a expliqué Nadia Fettah Alaoui.
Si cette conjoncture pourrait avoir un impact sur les conditions de la sortie prévue du Trésor pour lever 4 milliards de dollars sur le marché international, Nadia Fettah Alaoui a assuré que cette opération programmée dans la loi de finances 2022 est toujours à l’ordre du jour.
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«La sortie du Trésor sur le marché international est en permanence à l’étude et à l’ordre du jour. On scrute toujours les marchés. Aujourd’hui, compte tenu du contexte, il ne semble pas que ça soit le moment opportun pour le faire, mais nous y travaillons tout le temps pour savoir apprécier le bon moment et assurer les meilleures conditions de financement public», a précisé l’argentière du royaume.
Interrogée sur les négociations entamées avec le Fonds monétaire international (FMI) pour bénéficier d’une ligne de crédit modulable (LCM), un mécanisme de financement réputé pour sa souplesse, la ministre a indiqué que les discussions sont toujours en cours.
«La LPL (ligne de précaution et de liquidité, ndlr) a été efficace et nous avons été capables de rembourser 1 milliard de dollars. Aujourd’hui, il s’agit plus d’un mécanisme qui apporte une assurance, qui nous permet d’être plus agiles et de nous financer moins cher sur le marché international. Les discussions sont en cours. C’est un chemin nouveau pour nous, mais sur lequel nous sommes engagés», a-t-elle confirmé.
Nadia Fettah Alaoui a rappelé, dans ce sens, que seule l’Amérique latine a déjà eu accès à cette ligne, qui, contrairement à la LPL, assure aux pays admissibles l’accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue.