Le 1er août dernier, le groupement constitué du français Egis, de son compatriote Systra et du marocain Novec a raflé le contrat d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour les infrastructures de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech.
Un marché de près de 1,4 milliard de dirhams, convoité par plusieurs grands groupes, écrit Jeune Afrique qui précise qu’à leur tête, il y a eu l’Espagnol Ineco, «dont la victoire était considérée comme acquise, en raison d’une offre financière inférieure à celle d’Egis».
«Ordinaire à première vue, ce contrat ferroviaire illustre pourtant la grande compétition qui se joue entre Paris et Madrid autour de certains projets d’infrastructures au Maroc», indique le mensuel.
Pour l’heure, «l’Espagne reste le premier partenaire commercial du Maroc», rappelle le média, et «Madrid prévoit quelque 45 milliards d’investissements au Maroc à l’horizon 2050, tout en lorgnant quelques marchés marocains au profit de ses entreprises», «à commencer par les projets prévus par l’ONCF dans le cadre de son plan Rail Maroc, qui promet de relier 87% de la population au rail en 2040 (contre 51% actuellement)», précise le mensuel.
Le budget prévisionnel à débloquer pour ces projet sera d’un montant estimé à 375 milliards de dirhams.
«La France a perdu du terrain face à l’Espagne durant la crise diplomatique avec le royaume. Maintenant que les relations se sont réchauffées avec Paris, tout rentre dans l’ordre», nuance toutefois Jeune Afrique, qui cite un interlocuteur connaisseur du dossier.
Les groupes espagnols Talgo et Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) convoitent bien ces juteux marchés, mais leur concurrent français Alstom a désormais aussi toutes ses chances car, selon Jeune Afrique, «les trois géants de l’industrie ferroviaire croisent d’ailleurs, actuellement, le fer pour remporter un contrat de 1,6 milliard d’euros pour la fourniture de 168 trains –dont 18 à grande vitesse– à l’ONCF».
L’industrie ferroviaire n’est pas l’unique «terrain de bataille entre les deux voisins européens», précise le média, qui cite aussi l’édification des stations de dessalement de l’eau de mer.
Les Espagnols Abengoa et Acciona et les français Engie et Suez seront en compétition pour réaliser une dizaine de stations, prévues dans l’opérationnalisation de la stratégie gouvernementale prévue d’ici 2030.
«En 2023, c’est le groupement mené par l’Espagnol Acciona –aux côtés de Green of Africa et Afriquia Gaz d’Aziz Akhannouch– qui a été déclaré adjudicataire pour la réalisation de la station de dessalement de Casablanca, présentée comme la plus grande d’Afrique. Au détriment du Français Suez et du Marocain Nareva», rappelle le mensuel.
À Dakhla, dans le Sahara, ajoute Jeune Afrique, le groupe français Engie a décroché, aux côtés de Nareva, un marché de 2 milliards de dirhams pour la construction d’une station de dessalement destinée à la fourniture d’eau potable et à l’irrigation, «la première usine en osmose inverse entièrement verte, c’est-à-dire alimentée par un parc éolien dédié», précise le média.